Actualités et ébats poétiques ( Les européennes ça sera le 25 mai 2014)

J'adore les soirées électorales. Mais les vidéo des directs ne sont pas visibles depuis la Belgique. Triste nouvelle pour les pauvres étudiants sans télévision   . Alors je suis les résultats ici même   .

Tiens d'ailleurs, nous aussi on est entrés en campagne    . J'aime vraiment la politique, sans être en sciences po, juste parce que ça m'intéresse. D'ailleurs, j'ai un peu de mal à comprendre comment ça peut ne pas intéresser certaines personnes...   Et pourtant, beaucoup des mes potes me prennent pour une extraterrestre.

A priori c'est officiel

A Grenoble, la liste d'union entre Europe-Ecologie-les-Verts et le Parti de Gauche arrive en tête au premier tour avec 29,41% des voix. La liste de Jérôme Safar, candidat PS qui prend la relève du maire sortant Michel Destot, sur laquelle figure également le Parti communiste, se place en deuxième position avec 25,31% des suffrages. Derrière, l'UMP obtient 20,86% des voix et le FN 12,56%.

Bastion socialiste, Grenoble suscite la convoitise des écologistes et de la droite à la faveur du passage de relais entre le maire sortant et son premier adjoint, Jérôme Safar.

récemment on avait entendu les ténors socialistes clamer bien fort que la liste de gauche qui arriverait en tête a Grenoble devais pouvoir compter sur le désistement de l'autre liste. Evidemment, le PS était donné avec 5 a 10 pts d'avance dans les sondages.

Maintenant que c'est eux qui sont 2emes, on va pouvoir les écouter..

Moi si on devait parler de claques ca serait pour les instituts de car ils avaient sondage prévu des choses asses différentes au final

ça démontre combien C'est dur pour ce type de scrutin d'évaluer les Scores avec des échantillons si petits à l'échelle d'une commune

Dans le village de mes parents, le maire sortant a été réélu avec 100% des voix

Miine a écrit:J'adore les soirées électorales. Mais les vidéo des directs ne sont pas visibles depuis la Belgique. Triste nouvelle pour les pauvres étudiants sans télévision   . Alors je suis les résultats ici même   .

Tiens d'ailleurs, nous aussi on est entrés en campagne    . J'aime vraiment la politique, sans être en sciences po, juste parce que ça m'intéresse. D'ailleurs, j'ai un peu de mal à comprendre comment ça peut ne pas intéresser certaines personnes...   Et pourtant, beaucoup des mes potes me prennent pour une extraterrestre.

C'est pas que c'est pas intéressant mais c'est plutôt désespérant parfois.

FFFF a écrit:Moi si on devait parler de claques ca serait pour les instituts de car ils avaient sondage prévu des choses asses différentes au final

ça démontre combien C'est dur pour ce type de scrutin d'évaluer les Scores avec des échantillons si petits à l'échelle d'une commune

voila les derniers sondages qu'on avait Pour Grenoble

[Mis à jour le 21 mars 2014 à 23h13] Le candidat du PS, Jérôme Safar, peut être rassuré par le sondage Ipsos-Stéria dévoilé par France 3 Alpes. Ce baromètre annonce que ce candidat arriverait en tête du premier tour dans les résultats des élections municipales à Grenoble. Celui qui est actuellement adjoint au maire réunirait 34 % des suffrages pour ce premier round, devant un autre candidat de gauche, Eric Piolle, qui court pour Europe Ecologie-Les Verts et le Parti de gauche. Ce dernier recueillerait 26 % des voix, toujours selon ce sondage. Quant au candidat de l'UMP et de l'UDI, Matthieu Chamussy, il n'atteint que 22 % des intentions de vote. Le FN ne passerait pas la barre des 10 %.

Le candidat PS a perdu 9 points entre les sondages et les votes.

Balkany et Copé réélu au 1er tour   ...

A Grenoble c'est assez simple de comprendre la déconfiture du candidat PS au premier tour (alors que cette ville est un bastion du PS considéré comme imprenable) , voila quelques éléments pris en vrac:

- Le candidat PS c'est inscrit dans la ligné de Destot, il en revendique l'héritage, or, pour beaucoup de Grenoblois, Destot c'est :
- Du bétonnage intensif, la ville perdu beaucoup d'arbres et d'espaces verts ces dernières années ,pour des constructions à l’intérêt discutable (comme le grand stade pour lequel on a rasé un bois en centre ville, ou des hôtels.), et les projets en attente ont de quoi inquiéter.
- l’arrêt de la récupération des encombrants, donc a toi de te débrouiller avec voiture et remorque pour amener les trucs à la déchetterie.
- une politique du logement complètement décalée par rapport aux possibilités de scolarisation.
- des écologistes dans l'opposition (ce qui est plutôt rare dans les municipalités "socialistes"), il a payé ça a travers une défiance bien ancrée dans les mouvements associatifs.
- un passage à la semaine de 5 jours complètement raté, pour en avoir discuté avec pas mal de parents, ils ont le sentiment que leurs gosses ont été sacrifié pour des raisons politiques.

Ensuite sur la campagne elle même, Safar est parti vainqueur, tellement le bastion semblait imprenable (a la précédente municipale Destot avait fait 40% au premier tour), il a été inaudible.

De grosses erreurs de com chez Safar, par exemple tu ne trouvera ni les mots gauche, ni socialiste sur ses affiches (juste des petits logos en bas). Chez Piolle on ne c'est pas géné, sa liste était présenté comme celle de la gauche plurielle en mettant en avant l'union de la gauche (front de gauche & associatifs) et des écologistes. Donc on avait clairement un candidat qui se proclamait de gauche et l'autre non.

Le coté graphique des affiches/prospectus de Piolle, très bon, du très bon boulot (niveau de ce qu'a eu Hollande pendant la présidentielle). Coté Safar... calamiteux .

Au niveau du terrain, Piolle avait des troupes très motivées, il a bien profité des milieux associatifs (ils sont très implantés à Grenoble) . J'ai du récupérer une dizaine de tracts de Piolle pour un seul de Safar.. et quand à ceux du candidat UMP je ne les ais vu que dans le caniveau.
Beaucoup d’événementiel avec des apéros/discours/spectacle du coté de Piolle (dont certains assez originaux ), rien coté Safar.

Et puis, j'ai voté pour Piolle, ça veut tout dire  

Honnêtement je ne pensais pas qu'il arriverais quand même en tête, et certainement lui non plus : http://www.ledauphine.com/isere-sud/2014/03/24/victoire-de-la-liste-grenoble-une-ville-pour-tous-ambiance-au-local-dimanche-soir

Puis Grenoble, c'est sa maison, à Piolle !

Docky a écrit:Puis Grenoble, c'est sa maison, à Piolle !

Ils auraient pu tenter "Piolle pour une politique du logement efficace", mais ils ont pas osé   

YouYou a écrit:Balkany et Copé réélu au 1er tour   ...

Ça fait parti des choses qui me mettent de plus en plus en rupture avec la politique. Soit c'est moi qui comprend rien; soit plus les candidats sont malhonetes publiquement, plus ils acquierent assez de notoriété.
Bref, ça pue.
Même dans min bled où il y avait deux listes ils ont trouvé le moyen de se pouiller de façon plus que minable.

oxythan a écrit:A Grenoble ...

Autre mauvaise nouvelle pour le candidat PS, le candidat du Modem avec qui ils avaient un accord de majorité sur la précédente mandature et avec qui il était "prévu" de fusionner au second tour, n'a pas atteint 5% (il est a 4.51%).
Contrairement a 2008, il ne pourra donc pas être rajouté sur les listes pour le second tour, ce qui rendra l'éventuel report des voix un peu plus problématique. Au mieux, on parlera de "soutient". ça réduit les réserves.

Au niveau des bureaux de vote, c'est assez marqué.
- le candidat de l'UMP est arrivé en tête dans les quartiers fortement commerçants.
- Le candidat PS est arrivé largement en tête dans les quartiers "populaires", ceux dont on entend souvent parler à la télé.. (et pas qu'un peu, il arrive quasiment a 40%).
- Le candidat EELV/PG arrive très largement en tête dans les quartiers résidentiels ou a faible densité (ile verte) , sur les flancs de colline. Il arrive aussi légérement en tête dans tous les reste de la ville, principalement partout la ou on trouve une majorité de jeunes actifs.

C'est un sujet que j'avais évoqué a plusieurs reprises, mais je pense que ce qui se passe a Grenoble est représentatif de ce qui peut se passer au niveau national, a long terme.

Je suis convaincu que le PS est un parti voué a disparaître, je n'ai pas le sentiment qu'il aient un véritable espace politique. Sociologiquement le cœur de leur électorat est en régression, et cela va continuer.

Ils ont ouvert un boulevard a gauche en s'alignant sur les régimes sociaux démocrates, et si les écologistes voyaient plus loin que la petite carrière de leurs dirigeants, ils se sépareraient très vite du PS. Leur intérêt a long terme est de ne pas rester avec le PS. Un véritable électorat de gauche persiste en France, il faut juste que cet électorat acquiesce le fait que ce n'est plus le PS qui le représentera, ça prendra du temps, mais ça arrivera.

C'est aux écologistes de fédérer cette tendance, c'est une occasion qu'il ne devraient pas laisser passer. Mélanchon n'est pas de taille à le faire, ça ne passera pas par lui.

Et tu te bases sur quoi pour avancer cela ? Parce qu'il y a 5 ans, après le tsunami rose de 2008 on annonçait également un UMP en berne et au fond du trou. Les maires PS, et c'est bien dommage, subissent les dommages au niveau national ... dans 5 ans, avec un président UMP, on se demandera également si ce n'est pas la fin d'UMP !

JPeg a écrit:... dans 5 ans, avec un président UMP, on se demandera également si ce n'est pas la fin d'UMP !

On se le demande déjà un peu.   

Quant au PS, s'il faut vraiment lui trouver un remplaçant, je trouve Mélanchon hautement plus crédible que les verts !

oxythan a écrit:

Docky a écrit:Puis Grenoble, c'est sa maison, à Piolle !

Ils auraient pu tenter "Piolle pour une politique du logement efficace", mais ils ont pas osé   

Ou encore : "Tous à Piolle et on s'carresse !"

ou bien : "Installez vous en Piolle Position".

ou : "En période de crise, Piolle emploie !"

 

Docky; tu sors !!

JPeg a écrit:Et tu te bases sur quoi pour avancer cela ? Parce qu'il y a 5 ans, après le tsunami rose de 2008 on annonçait également un UMP en berne et au fond du trou. Les maires PS, et c'est bien dommage, subissent les dommages au niveau national ... dans 5 ans, avec un président UMP, on se demandera également si ce n'est pas la fin d'UMP !

Je me base sur ce que je connais de la politique, et sur ce que je connais de l'électorat PS en particulier, pour avoir très longtemps voté pour eux et pour avoir des parents encartés et élus dans ce parti.
C'est une conviction personnelle.
Comment en économie, en politique tu a des mouvements conjoncturels à moyen terme qui se superposent sur des mouvements structurels a plus long terme.
En ne regardant que le conjoncturel, tu est aveugle au structurel.

Gus a écrit:

JPeg a écrit:... dans 5 ans, avec un président UMP, on se demandera également si ce n'est pas la fin d'UMP !

On se le demande déjà un peu.   

Quant au PS, s'il faut vraiment lui trouver un remplaçant, je trouve Mélanchon hautement plus crédible que les verts !

C'est pas les verts qui ne sont pas crédibles, c'est Duflot et son clone qu'elle a mis à la tête du parti.

Je pense que si ce parti reprenait de la distance, se construisait des repères, des valeurs et une morale, il apparaitrait comme une alternative désirable.
Ceux qui sont partisans de cette prise de distance ont été écrasé par Duflot, mais ils peuvent se relever.

Sauf que le conjoncturel influence également le structurel. Aujourd'hui, si je devais parier sur la fin d'un parti, ça ne serait pas le PS. Ne pas oublier que le couple Hollande/Ayrault est le duo le plus impopulaire de la 5ème république. Que cela se ressente sur les votes aux municipales n'est absolument pas une surprise et je pense que tous les observateurs avaient parié la même chose.

edit : je remets la phrase supprimée afin de donner du sens à la réponse de gus  "Le PS reviendra sur le devant de la scène quand l'UMP sera de nouveau au pouvoir" (si c'est l'UMP)

edit 2 : ah bah en fait non, gus répondait au message d'oxy   

oxythan a écrit:...

Ouais, c'est pas pour demain quoi.  

Voici ce que disait Hollande au soir de la défaite de l'UMP aux municipales de 2008.

Ne pas oublier et pourtant je ne suis pas de droite que Sarkozy n'était au pouvoir que depuis 10 mois contrairement à Hollande qui l'est depuis 22 mois.

Le passage en gras est un must quand on sait ce que fait Hollande depuis 22 mois.

La portée nationale du scrutin : elle concerne le président de la République, le gouvernement et la majorité.

Rarement un président de la République, après de dix mois aux responsabilités, n’aura connu d’échec plus cinglant, déconvenue plus grande, défiance plus affirmée.

Il n’y a d’ailleurs aucun précédent d’une telle défaite. Le président de la République avait dit qu’il entendrait le message des Français. Maintenant, nous voulons entendre le président de la République.

Car, il y a eu un message : il suppose que l’on comprenne ce qu’est la frustration de beaucoup de nos concitoyens par rapport aux promesses non tenues en matière de pouvoir d’achat. Ce message est aussi celui du rappel, au président de la République, à son gouvernement, des valeurs républicaines – et notamment de la laïcité. Ce message est aussi celui de l’exigence de justice sociale, surtout à la veille de décisions importantes sur le plan économique et social dans le contexte que l’on sait.

J’adresse, au nom même du Parti socialiste, deux exigences au pouvoir : la première est un remaniement du président de la République lui-même et de sa politique ; cela vaut pour le comportement, mais cela vaut surtout pour la politique telle qu’elle est menée.

La deuxième demande est pour une revalorisation immédiate des petites retraites et des salaires. Pour les petites retraites, il faut maintenant qu’il y ait une augmentation des pensions de réversion, du minimum vieillesse et, d’une manière générale, du taux de remplacement. Il faut aussi une revalorisation des salaires. Je demande une anticipation de la revalorisation du smic dès le mois prochain.

Mais, plus largement, pour prendre toute la mesure et du vote qui vient de s’exprimer et de la situation économique et sociale, comme des décisions qui doivent être prises, je demande au Premier ministre qu’un débat sur les questions économiques, financières et budgétaires soit ouvert dès la reprise des travaux du Parlement et que, notamment sur les mesures qui doivent concerner le pouvoir d’achat, il puisse y avoir la confrontation des propositions du Premier ministre et du gouvernement et celles de l’opposition.

Le scrutin de dimanche doit donc être utile pour les Français qui doivent être accompagnés dans leur vie quotidienne par des villes et des départements qui eux-mêmes doivent porter des valeurs de progrès et utile pour le pays si le gouvernement et le président de la République en tirent les conclusions les plus évidentes. ».

superswede a écrit:Moi, je suis outré par le fait que moumou, le grand moralisateur de ce forum politique et par ailleurs abstentionniste, va squatter ce topic toute la soirée.

Je rajouterais : toute la semaine et la suivante...

Un article écrit fin janvier qui définit très bien le mouvement qui est arrivé en tête à Grenoble : http://www.liberation.fr/politiques/2014/01/27/a-grenoble-une-alternative-citoyenne-au-ps_975903

Eux aussi voient ça comme un laboratoire d'une recomposition de la gauche "sans le PS aux commandes", recomposition locale, mais qui pourrait se reproduire ailleurs.

Ca serait intéressant d'avoir le nombre de communes qui voient un candidat EELV terminer devant un candidat PS !