Débats et réactions sur l'actualité du jour
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
Poutine ne prendra pas le risque de se mettre les USA a dos si il ne peut pas s'assurer du soutient (financier) de la Chine.
La Chine (a travers sa banque centrale) possède plus de 4000 milliards de $ de réserve de change en $, ils peuvent très bien soutenir le rouble sur les marchés en vendant du $ pour acheter du rouble.
Je ne vois rien d'autre pour éviter à la Russie une faillite de leur système monétaire si les USA les attaquaient sur les marchés. Ce qu'ils ont d'ailleurs menacé de faire dans la journée de vendredi..
La Chine (a travers sa banque centrale) possède plus de 4000 milliards de $ de réserve de change en $, ils peuvent très bien soutenir le rouble sur les marchés en vendant du $ pour acheter du rouble.
Je ne vois rien d'autre pour éviter à la Russie une faillite de leur système monétaire si les USA les attaquaient sur les marchés. Ce qu'ils ont d'ailleurs menacé de faire dans la journée de vendredi..
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Je voudrais m'inquiéter de cette propension française à s'entre-déchirer profondément, avec fanatisme, sur des choses qu'on ne connaît pas.
Michel Rocard, en 2009.
oxythan- Messages : 45191
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
Cela se précise sur les défections dans l'armée ukrainienne.
Le Naviral Amiral de la flotte ukrainienne aurait fait défection et aurait hissé le drapeau russe.
Selon BFM-Tv, de nombreux militaires ukrainiens ont fait défection, ce qui explique que les militaires russes ont pris possession de bases militaires ukrainiennes en Crimée sans aucun combat.
Pour info, 40% de l'armée ukrainienne est russophone.
Le pouvoir par intérim à Kiev est mal car un pouvoir sans armée n'a aucun pouvoir.
Le Naviral Amiral de la flotte ukrainienne aurait fait défection et aurait hissé le drapeau russe.
Selon BFM-Tv, de nombreux militaires ukrainiens ont fait défection, ce qui explique que les militaires russes ont pris possession de bases militaires ukrainiennes en Crimée sans aucun combat.
Pour info, 40% de l'armée ukrainienne est russophone.
Le pouvoir par intérim à Kiev est mal car un pouvoir sans armée n'a aucun pouvoir.
moumou- Messages : 20160
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
Le commandant en chef de la flotte Ukrainienne à Sébastopol passe pro-russe!
Ce commandant en chef avait été nommé par le pouvoir intérimaire ce vendredi.
48h plus tard, il ne reconnait plus le pouvoir de Kiev et fait allégeance au nouveau 1er ministre de Crimée.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/03/02/97001-20140302FILWWW00163-ukraine-le-commandant-en-chef-de-la-marine-prete-allegeance-aux-pro-russes.php
Ce commandant en chef avait été nommé par le pouvoir intérimaire ce vendredi.
48h plus tard, il ne reconnait plus le pouvoir de Kiev et fait allégeance au nouveau 1er ministre de Crimée.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/03/02/97001-20140302FILWWW00163-ukraine-le-commandant-en-chef-de-la-marine-prete-allegeance-aux-pro-russes.php
moumou- Messages : 20160
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
On tient le vainqueur du trophée "Anakin Skywalker" du retournement de veste le plus rapide.
Je ne vois pas trop comment ça va finir cette affaire, n'importe quelle issue serait humiliante pour une des deux parties.
Je ne vois pas trop comment ça va finir cette affaire, n'importe quelle issue serait humiliante pour une des deux parties.
gavroche- Messages : 7053
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
gavroche a écrit:On tient le vainqueur du trophée "Anakin Skywalker" du retournement de veste le plus rapide.
Je ne vois pas trop comment ça va finir cette affaire, n'importe quelle issue serait humiliante pour une des deux parties.
C'est clair.
Si Poutine recule, il perd la face à jamais, non seulement vis à de l'ouest mais aussi vis à vis des russes.
Pour les nouvelles autorités de Kiev, ils ne peuvent pas se mettre à table avec Poutine et tourner le dos à l'UE, ils perdraient la face par rapport à ceux qui les ont mis au pouvoir, c'est à dire les ukrainiens de l'ouest.
moumou- Messages : 20160
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
oxythan a écrit:Poutine ne prendra pas le risque de se mettre les USA a dos si il ne peut pas s'assurer du soutient (financier) de la Chine.
La Chine (a travers sa banque centrale) possède plus de 4000 milliards de $ de réserve de change en $, ils peuvent très bien soutenir le rouble sur les marchés en vendant du $ pour acheter du rouble.
Je ne vois rien d'autre pour éviter à la Russie une faillite de leur système monétaire si les USA les attaquaient sur les marchés. Ce qu'ils ont d'ailleurs menacé de faire dans la journée de vendredi..
voila voila...
Les chefs de la diplomatie russe et chinoise ont constaté lundi leur concordance de vues sur la situation en Ukraine lors d'une conversation téléphonique, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères.
Sergueï Lavrov et Wang Yi ont souligné «la large concordance de vues de la Russie et de la Chine sur la situation dans ce pays et autour», selon un communiqué du ministère.
«Les ministres sont convenus de poursuivre leurs contacts étroits sur ce thème», ajoute cette source.
Je rajouterai que la Chine est en train de se délester de dette US (en échange de $), et donc qu'elle pourra assez facilement abonder des réserves de change en $ dans les banques centrales de ses alliés.
Le Rouble peut être soutenu.
Après Poutine fera ce qu'il veut, j'ai tendance a penser qu'il n'envahira pas l'Ukraine (ou alors juste la Crimée) et qu'il attendra juste que le pays se disloque pour annexer d'autres territoires.
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oxythan- Messages : 45191
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
Voila la gueule du Rouble Vs Euro
Et voila pour la Bourse Russe:
Tout ceci se calmera quand Poutine reculera, dans le cas contraire et sans soutient externe, ils peuvent s'attendre à un effondrement de leur système financier.
Et voila pour la Bourse Russe:
Tout ceci se calmera quand Poutine reculera, dans le cas contraire et sans soutient externe, ils peuvent s'attendre à un effondrement de leur système financier.
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oxythan- Messages : 45191
Points : 68515
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
C'est bon pour leur exportation.
Pas comme nous avec notre euro hors de prix.
Pas comme nous avec notre euro hors de prix.
moumou- Messages : 20160
Points : 38377
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
moumou a écrit:C'est bon pour leur exportation.
Pas comme nous avec notre euro hors de prix.
C'est tellement bon que la banque centrale Russe à relevé en pleine panique le taux d'escompte ce matin, ce qui dans une économie en panne de croissance est un coup d’arrêt mortel.
Mais c'est ça, ou l’assèchement des devises, ils ont pas le choix.
De plus la Russie exporte principalement des matières premières (gaz, pétrole, métaux), ce sont des produits cotés en $. Ils en exporterons pas plus avec un rouble moins cher, mais ça leur rapportera plus de Roubles (plus de Roubles produits par la banque centrale via les contreparties en $ ).
Ce n'est pas un pays qui gagne beaucoup a affaiblir sa monnaie, à part sur le marché de l'armement ou ils peuvent casser les prix... mais leurs clients sont eux aussi des émergeant et ont aussi des problèmes monétaires.
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Michel Rocard, en 2009.
oxythan- Messages : 45191
Points : 68515
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
On va pouvoir aller faire du ski à Sotchi !
PoincarréCicéron- Messages : 5048
Points : 9495
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
PoincarréCicéron a écrit:On va pouvoir aller faire du ski à Sotchi !
A la frontière, la combinaison est même offerte, la voici :
moumou- Messages : 20160
Points : 38377
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
La Crimée est un bastion pro-russe, situé au sud-est de l'Ukraine, qui cristallise les tensions entre Kiev et Moscou. Organisée en "république autonome", elle est d'ailleurs la seule région du pays où les Russes sont majoritaires.
Article de francetvinfo du 28/02
Des troupes russes qui manœuvrent, un Kremlin qui montre ses muscles et une tension qui progresse à vue d’œil dans une Ukraine à l’avenir plus incertain que jamais… Ce scénario sorti tout droit de la guerre froide se concentre ces derniers jours autour d’une région vers laquelle se concentrent tous les regards : la Crimée. Ce n’est pas la première fois que Moscou se penche de très, très près sur cette région, loin de là. Pourquoi la Russie s’intéresse-t-elle autant à la Crimée ?
Parce qu’elle n’est pas située n’importe où
La Crimée, c’est en bas par là. Autrement dit en termes plus géographiquement corrects, au sud de l’Ukraine et bien loin de Kiev, située à plus de 1000 kilomètres de Simferopol, la capitale régionale. La région forme une péninsule qui s’étend sur 27 000 km² (l’équivalent d’une région comme la Champagne-Ardenne), et son emplacement sur la Mer Noire, qu’elle sépare de la Mer d’Azov, est stratégiquement essentiel pour la Russie.
Héritage soviétique oblige, Moscou a tout fait depuis la chute de l’URSS pour y conserver l’essentiel de ses forces navales de mer Noire. Rattachée au port de Sébastopol, cette flotte – 10 000 hommes tout de même - permet à la Russie de montrer sa puissance de frappe à tous les pays riverains de la Mer Noire et elle lui ouvre surtout un accès commercial et naval rapide à la Méditerranée, via le détroit du Bosphore et les Dardanelles. Histoire de rappeler là encore à tous les pays d’Europe, du Moyen Orient et d’Afrique du Nord que Moscou compte sur l’échiquier géostratégique de cette partie du monde.
Parce que la Crimée est longtemps restée russe
Depuis cinq siècles, la Crimée n’a jamais pu profiter d’une quelconque indépendance et s’est retrouvée successivement sous contrôle de l'Empire ottoman, de l'Empire russe et de l'URSS. Ravagée par la Seconde Guerre mondiale, elle est même restée expressément russe jusqu’en 1954, date à laquelle Nikita Khrouchtchev (lui-même ukrainien) l’en sépare pour la rattacher à la République d’Ukraine. Le dirigeant soviétique n’y perdait pas grand-chose, l’Ukraine restant solidement sous contrôle de Moscou, comme l’ensemble du boc de l’Est. Mais reste que la Crimée est dès lors bel et bien une région d’Ukraine depuis cette date. Du moins sur le papier.
Sur le terrain, c’est nettement plus compliqué. La politique menée par l’Empire des Tsars puis par l’URSS a largement renforcé largement le caractère russe d’une région déjà culturellement et linguistiquement bien plus attachée à Moscou qu’à Kiev – le russe est l’une des langues officielles de la Crimée, au même titre que l’Ukrainien et est parlé par 98 % de la population. Rien d’étonnant donc si cette dernière exprime largement son désir de redevenir russe lorsque l’URSS explose en vol en 1991.
Loupé : le Traité de Minsk et la création de la CEI confirment le rattachement de la Crimée à l’Ukraine. Côté russe, on l’a toujours en travers : Moscou n’a reconnu ce rattachement qu’en 1997, et encore, pour dix ans et à condition que la Crimée y gagne le statut particulier de République autonome. Statut qu’elle obtient et qu’elle a toujours conservé depuis au sein de l’Ukraine. Pressions russes obligent, Moscou a également obtenu une série d’accords stratégiques à la fin des années 90, accords qui lui garantissent le maintien de ses bases navales et l’accès à la Mer Noire.
Parce que la Crimée a pour la Russie les yeux de Chimène
Après la révolution Orange qui emporta le régime gouverné – déjà – par Victor Ianoukovytch, le parti de Ioulia Timochenko tenta de remettre en question ces accords en 2004. Bien évidemment, Ianoukovytch s’empressa de les prolonger à son retour au pouvoir en 2010 tandis que Timochenko filait croupir en prison au terme de plusieurs procès dont la légitimité semble, disons, contestable.
L’échec de la Révolution Orange est en grande partie celui d’une Ukraine qui n’arrive pas à s’unir et à rompre les liens qui l’attachent à la Russie pour se tourner vers l’Union Européenne.
Accessoirement, l’attachement des 2 millions d’habitants de la Crimée à la Russie s’explique aussi par des raisons moins idéologiques et plus terre à terre. En dehors du tourisme russe en Crimée, traditionnellement très important, la présence des navires et des équipages maintenus par le Kremlin assure la vitalité économique de Sébastopol et de toute sa région. De quoi expliquer en partie au moins le fait qu’une grande partie des habitants juge illégitimes les manifestants de Kiev et ne voient guère d’intérêt à raccrocher l’Ukraine à une Union Européenne dont les atouts lui paraissent pour le moins hasardeux. En Crimée comme ailleurs, beaucoup jugent qu’un bon tien vaut mieux deux tu l’auras.
Article de francetvinfo du 28/02
Des troupes russes qui manœuvrent, un Kremlin qui montre ses muscles et une tension qui progresse à vue d’œil dans une Ukraine à l’avenir plus incertain que jamais… Ce scénario sorti tout droit de la guerre froide se concentre ces derniers jours autour d’une région vers laquelle se concentrent tous les regards : la Crimée. Ce n’est pas la première fois que Moscou se penche de très, très près sur cette région, loin de là. Pourquoi la Russie s’intéresse-t-elle autant à la Crimée ?
Parce qu’elle n’est pas située n’importe où
La Crimée, c’est en bas par là. Autrement dit en termes plus géographiquement corrects, au sud de l’Ukraine et bien loin de Kiev, située à plus de 1000 kilomètres de Simferopol, la capitale régionale. La région forme une péninsule qui s’étend sur 27 000 km² (l’équivalent d’une région comme la Champagne-Ardenne), et son emplacement sur la Mer Noire, qu’elle sépare de la Mer d’Azov, est stratégiquement essentiel pour la Russie.
Héritage soviétique oblige, Moscou a tout fait depuis la chute de l’URSS pour y conserver l’essentiel de ses forces navales de mer Noire. Rattachée au port de Sébastopol, cette flotte – 10 000 hommes tout de même - permet à la Russie de montrer sa puissance de frappe à tous les pays riverains de la Mer Noire et elle lui ouvre surtout un accès commercial et naval rapide à la Méditerranée, via le détroit du Bosphore et les Dardanelles. Histoire de rappeler là encore à tous les pays d’Europe, du Moyen Orient et d’Afrique du Nord que Moscou compte sur l’échiquier géostratégique de cette partie du monde.
Parce que la Crimée est longtemps restée russe
Depuis cinq siècles, la Crimée n’a jamais pu profiter d’une quelconque indépendance et s’est retrouvée successivement sous contrôle de l'Empire ottoman, de l'Empire russe et de l'URSS. Ravagée par la Seconde Guerre mondiale, elle est même restée expressément russe jusqu’en 1954, date à laquelle Nikita Khrouchtchev (lui-même ukrainien) l’en sépare pour la rattacher à la République d’Ukraine. Le dirigeant soviétique n’y perdait pas grand-chose, l’Ukraine restant solidement sous contrôle de Moscou, comme l’ensemble du boc de l’Est. Mais reste que la Crimée est dès lors bel et bien une région d’Ukraine depuis cette date. Du moins sur le papier.
Sur le terrain, c’est nettement plus compliqué. La politique menée par l’Empire des Tsars puis par l’URSS a largement renforcé largement le caractère russe d’une région déjà culturellement et linguistiquement bien plus attachée à Moscou qu’à Kiev – le russe est l’une des langues officielles de la Crimée, au même titre que l’Ukrainien et est parlé par 98 % de la population. Rien d’étonnant donc si cette dernière exprime largement son désir de redevenir russe lorsque l’URSS explose en vol en 1991.
Loupé : le Traité de Minsk et la création de la CEI confirment le rattachement de la Crimée à l’Ukraine. Côté russe, on l’a toujours en travers : Moscou n’a reconnu ce rattachement qu’en 1997, et encore, pour dix ans et à condition que la Crimée y gagne le statut particulier de République autonome. Statut qu’elle obtient et qu’elle a toujours conservé depuis au sein de l’Ukraine. Pressions russes obligent, Moscou a également obtenu une série d’accords stratégiques à la fin des années 90, accords qui lui garantissent le maintien de ses bases navales et l’accès à la Mer Noire.
Parce que la Crimée a pour la Russie les yeux de Chimène
Après la révolution Orange qui emporta le régime gouverné – déjà – par Victor Ianoukovytch, le parti de Ioulia Timochenko tenta de remettre en question ces accords en 2004. Bien évidemment, Ianoukovytch s’empressa de les prolonger à son retour au pouvoir en 2010 tandis que Timochenko filait croupir en prison au terme de plusieurs procès dont la légitimité semble, disons, contestable.
L’échec de la Révolution Orange est en grande partie celui d’une Ukraine qui n’arrive pas à s’unir et à rompre les liens qui l’attachent à la Russie pour se tourner vers l’Union Européenne.
Accessoirement, l’attachement des 2 millions d’habitants de la Crimée à la Russie s’explique aussi par des raisons moins idéologiques et plus terre à terre. En dehors du tourisme russe en Crimée, traditionnellement très important, la présence des navires et des équipages maintenus par le Kremlin assure la vitalité économique de Sébastopol et de toute sa région. De quoi expliquer en partie au moins le fait qu’une grande partie des habitants juge illégitimes les manifestants de Kiev et ne voient guère d’intérêt à raccrocher l’Ukraine à une Union Européenne dont les atouts lui paraissent pour le moins hasardeux. En Crimée comme ailleurs, beaucoup jugent qu’un bon tien vaut mieux deux tu l’auras.
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Mathieu- Messages : 4948
Points : 12817
Date d'inscription : 25/11/2009
Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
Merci pour cet article qui résume un peu la situation de la Crimée.
Je voudrais apporter une précision :
L'accord entre la Russie et l'Ukraine permet à la Russie de déployer jusqu'à 25000 soldats en Crimée, ce chiffre n'est pas atteint!
Selon cet accord, ce que fait en ce moment la Russie n'est pas une invasion.
Ensuite c'est vrai qu'encercler des bases ukrainiennes et prendre des bâtiments administratifs n'est surement pas écrit dans l'accord.
D'ailleurs, ce qui est bizarre, c'est que ces soldats russes occupent une partie de la Crimée sans aucune insigne sur leur uniforme, je crois que c'est illégal au sens du droit international. Cela s'apparente à une opération de mercenaires dans ce cas là.
Je voudrais apporter une précision :
L'accord entre la Russie et l'Ukraine permet à la Russie de déployer jusqu'à 25000 soldats en Crimée, ce chiffre n'est pas atteint!
Selon cet accord, ce que fait en ce moment la Russie n'est pas une invasion.
Ensuite c'est vrai qu'encercler des bases ukrainiennes et prendre des bâtiments administratifs n'est surement pas écrit dans l'accord.
D'ailleurs, ce qui est bizarre, c'est que ces soldats russes occupent une partie de la Crimée sans aucune insigne sur leur uniforme, je crois que c'est illégal au sens du droit international. Cela s'apparente à une opération de mercenaires dans ce cas là.
moumou- Messages : 20160
Points : 38377
Date d'inscription : 25/11/2009
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Localisation : La Seyne sur Mer
Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
c'est quand même bel et bien une invasion, d'abord parce que comme tu le dis l'accord entre l'Ukraine et la Russie ne prévoit pas l'encerclement des troupes ukrainiennes, et encore moins l'ultimatum visant a les désarmer, et parce que de toute façon au terme de ce même accord tout renforcement de la garnison russe en Crimée doit être signifiée au moins 72 heures a l'avance au gouvernement de Kiev, ce qui n'a évidemment pas été fait. D'un strict point de vue juridique, c'est donc bel et bien une invasion.
Si l'Ukraine avait été membre de l'Otan, cela signifiait même une déclaration de guerre a tous les pays de l'Otan. Difficile de savoir comment cela va finir, même si je pense qu'un accord raisonnable prévaudra...
Mais d'un point de vue plus général, ce dictateur mégalo qu'est devenu poutine m'inquiète de plus en plus...
Si l'Ukraine avait été membre de l'Otan, cela signifiait même une déclaration de guerre a tous les pays de l'Otan. Difficile de savoir comment cela va finir, même si je pense qu'un accord raisonnable prévaudra...
Mais d'un point de vue plus général, ce dictateur mégalo qu'est devenu poutine m'inquiète de plus en plus...
gerhard- Messages : 193
Points : 691
Date d'inscription : 24/11/2009
Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
« Le coup de force de Poutine en Crimée s'inscrit dans une volonté de marchandage »
Le Monde.fr le 03.03.2014 à 16:57
L'Ukraine s'est déclarée, dimanche 2 mars, « au bord de la catastrophe » à la suite des opérations de l'armée russe sur son territoire, et semblait perdre rapidement le contrôle de la Crimée, alors que l'Occident cherchait une issue à l'un des plus graves conflits avec Moscou depuis la guerre froide. Des milliers de soldats russes, sans insignes, bloquaient les militaires ukrainiens dans leurs casernes dans cette péninsule russophone du sud de l'Ukraine, qui abrite la flotte russe de la mer Noire.
>> Lire ( en édition abonnés) : La pression russe menace l'Ukraine d'implosion
Arnaud Dubien, directeur de l'Observatoire franco-russe et chercheur associé à l'IRIS, a répondu à vos questions sur les enjeux que représentent la crise ukrainienne pour la Russie.
Visiteur : Quel est le but de Poutine ? Annexer la Crimée, l'est de l'Ukraine ou faire pression et faire du chantage à l'Europe ?
Il s'agit d'une prise de gage territorial de la part de la Russie, à ce stade de la crise ukrainienne. La Russie a perdu la précédente manche politique, avec le renversement de Ianoukovitch et la prise du pouvoir à Kiev par des éléments majoritairement russophobes. Elle crée donc un nouveau rapport de force en se situant sur le terrain militaire, sans doute dans la perspective de négociations avec les Occidentaux.
Le rattachement de la Crimée à la Russie est en effet une option d'autant plus crédible que la population locale y est favorable. Disons que les Russes ethniques composent plus des deux tiers de la population. Il y a 10 % à 15 % de Tatars (minorité musulmane turcophone). Le reste de la population étant composés d'Ukrainiens, de juifs, de Grecs, etc.
Pour ce qui est des régions méridionales et orientales de l'Ukraine, les tendances séparatistes ne sont pas majoritaires. La population de ces régions situées à l'Est d'un axe Odessa-Kharkiv se sentent ukrainiennes, bien que majoritairement russophones. Elles ne suivront vraisemblablement pas le sécessionnisme criméen, mais elles ne se reconnaissent pas dans les forces politiques qui ont pris le pouvoir à Kiev. Or, ces régions représentent la moitié de l'Ukraine et l'essentiel du potentiel économique du pays y est concentré.
>> Lire (en édition abonnés) : Moscou contre le peuple de Maïdan, le choc de deux narrations
Perdro05 : En quoi la perte de la Crimée serait-elle si importante pour l'Ukraine ?
La perte d'un territoire pour tout Etat indépendant n'est jamais un événement anodin, quelle que soit la taille potentielle de ce territoire. C'est d'autant plus vrai pour l'Ukraine, car c'est un Etat fragile, aux frontières dessinées récemment. L'Ukraine est indépendante depuis 1991 seulement. La Crimée n'a été rattachée à l'Ukraine soviétique qu'en 1954. Je rappelle que cela a été décidé à l'époque par Nikita Khrouchtchev. Il s'agissait alors pour lui de célébrer le tricentenaire du rattachement de l'Ukraine à la Russie.
La Crimée est aussi, pour l'Ukraine et la Russie, un verrou stratégique, qui commande l'accès à la mer Noire. L'éventuel détachement de la Crimée serait moins pour l'Ukraine une perte économique qu'un signal politique extrêmement inquiétant.
a_bundgaard : La Crimée dispose-t-elle des moyens de vivre en autarcie sur le territoire ukrainien, avec le seul soutien des Russes ?
C'est une vraie question. Il faut rappeler que la Crimée est une presqu'île avec un accès extrêmement étroit et facilement contrôlable. Elle dépend pour ses approvisionnements en eau et en électricité du reste de l'Ukraine. On sait que l'une des questions actuellement discutée par les responsables russes et criméens est précisément celle d'approvisionnements énergétiques directs depuis la Russie.
On a vu également ce matin à Moscou que le premier ministre Medvedev avait donné instruction de mettre en œuvre la construction d'un projet ancien qui est celui de la construction d'un pont entre la Crimée et la Russie. Après, il y aurait continuité territoriale. Il faudra évidemment du temps pour construire ce pont, mais le signal est important.
a_bundgaard : Pour justifier une possible intervention, les autorités russes ont mis en avant les risques pesant sur la sécurité de leurs compatriotes en Ukraine. Qu'en est-il réellement ?
Il faut être très clair. Il n'y a pas eu, en Crimée, d'incidents visant des citoyens de Russie ou des populations russophones qui pourraient justifier une intervention militaire. En revanche, il est évident que l'arrivée au pouvoir à Kiev de certains éléments extrémistes (comme le parti ultranationaliste Svoboda, qui s'est distingué en 2009 par une campagne d'affichage en vue de la réhabilitation de la division SS Galicie) était une ligne rouge pour Moscou.
Guy : Donc, c'est un coup de force de Poutine uniquement pour agrandir son territoire et garder sa base militaire à Sébastopol ?
C'est un coup de force, oui. Ce n'est pas encore la guerre puisqu'aucun coup de feu n'a été tiré à ce stade. Je crois qu'il s'agit plus d'un signal adressé aux Occidentaux. Un signal de refus du changement de régime par la force à Kiev et de refus de voir cette « nouvelle Ukraine » se rapprocher de l'OTAN [Organisation du traité de l'Atlantique nord].
Je pense que ce que souhaite Poutine est une grande négociation sur l'Ukraine avec les Occidentaux. Il reste que ce modèle diplomatique avec prise de gage territorial est plus caractéristique de la fin du XIXe siècle que du XXIe siècle.
Hubert : Est-ce que les menaces de sanctions et surtout l'exclusion du G8 peuvent faire reculer la fédération russe ? Et, dès lors, comment les Occidentaux parleraient avec la Russie ?
Pour ce qui est du G8, le sommet qui devait se tenir en juin à Sotchi paraît compromis. Ceci étant, tous les membres du G8, notamment l'Allemagne, ne souhaitent pas exclure la Russie de ce format. Je doute que les menaces d'exclusion du G8 soient de nature à émouvoir Vladimir Poutine.
Il faudra par ailleurs que des sanctions économiques soient envisagées par l'Union européenne. Cela paraît extrêmement douteux à ce stade. Les sanctions sont de toute façon à double tranchant. Elles affecteraient le cas échéant nos entreprises en Russie. La Russie pour la France est le troisième marché d'exportation hors Europe.
>> Lire : Offensive diplomatique après la « déclaration de guerre » de la Russie à l'Ukraine et Ukraine : les responsables américains évoquent des sanctions économiques
John : L'Europe peut-elle se passer du gaz russe ? Si oui, à quelle échéance ?
Certainement pas. De même que la Russie ne peut pas se passer des rentes liées aux exportations de gaz vers l'Union européenne. Plus que de dépendance, il faut parler d'interdépendance sur ce sujet.
François : Ne risque-t-il pas d'y avoir des tensions en Europe entre tenants de la ligne dure (Pologne, pays baltes) et partisans de l'apaisement (France, Allemagne) ?
Depuis l'élargissement de l'Union européenne aux pays d'Europe centrale et orientale en 2004, on a en effet observé des divergences parfois fortes entre la « nouvelle Europe » et la « vieille Europe » sur la Russie. Depuis la normalisation entre Varsovie et Moscou en 2010, ces divergences tendaient à s'atténuer. Le risque aujourd'hui est de voir ressurgir une fracture entre les partisans d'une ligne dure de containment de la Russie (une ligne portée par la Pologne et la Suède entre autres), venant de pays qui sont depuis plusieurs siècles en rivalité avec la Russie à propos de l'Ukraine, et entre d'autre part, les partisans d'une approche réaliste des rapports de force en Europe orientale. Il serait souhaitable que des voix raisonnables, notamment française et allemande, se fassent entendre sur ce dossier.
Saint-Jours : On peut comprendre que la Russie veuille conserver la Crimée. Mais pourquoi intervenir militairement ? Une bonne négociation avec Kiev aurait abouti en ce sens sans les inconvénients politiques et économiques qui vont en résulter pour la Russie. Erreur ou faiblesse véritable de Poutine ?
La Russie ne considère pas les autorités à Kiev comme légitimes, donc il ne peut pas y avoir de négociations avec elles. La Russie juge par ailleurs que l'objectif stratégique du nouveau pouvoir ukrainien est précisément de rompre avec la Russie et donc, peut-être, de dénoncer les accords de Kharkiv signés en 2010 sur la flotte de la mer Noire. Ces accords prévoyaient la prorogation jusqu'en 2042 du stationnement de la flotte de la mer Noire à Sébastopol et ailleurs sur la péninsule de Crimée.
Visiteur : Quelle est la position de l'opinion publique russe sur la crise ukrainienne ?
Pour l'instant, nous n'avons pas de sondages. On ne peut donc procéder que de façon empirique. L'immense majorité des citoyens russes considère que la Crimée a toujours fait partie de la Russie et que son rattachement à l'Ukraine était une aberration. Ce qui naturellement ne veut pas dire que la majorité de la population soutiendrait une véritable guerre contre l'Ukraine, qui reste largement perçue comme faisant partie intégrante du « corps russe ».
François : Quels risques politiques internes encourt Poutine en poursuivant sa politique agressive, notamment vis-à-vis de l'opposition pro-démocratique et de l'élite économique qui aurait beaucoup à perdre en cas d'isolement ?
Aucun risque de politique intérieure à ce stade. En revanche, les risques économiques sont très forts pour la Russie. Je rappelle que l'Ukraine est le 5e partenaire commercial de la Russie ; que les banques et compagnies russes sont exposées à hauteur de 35 milliards de dollars [25 milliards d'euros] en Ukraine et que la Russie a donc plus à perdre que les Européens et les Américains d'un effondrement économique de l'Ukraine.
Ce qui laisse entrevoir des thèmes de négociation possible avec la Russie. Je maintiens d'ailleurs que le coup de force de Poutine en Crimée n'est pas une fin en soi mais s'inscrit dans une volonté de grand marchandage sur la question ukrainienne.
La crise ukrainienne, qui dure depuis la mi-novembre, est loin d'être terminée. Il y a eu plusieurs séquences. On voit aujourd'hui des manifestations dans les régions de l'est de l'Ukraine et des administrations régionales qui sont prises par des milliers de manifestants pro-russes, à l'image de ce qui s'était passé dans l'ouest et le nord de l'Ukraine fin janvier contre le pouvoir de Ianoukovitch.
Le principal risque pour la Russie comme pour les Occidentaux est de voir l'Ukraine s'effondrer économiquement et devenir ingérable politiquement. Ni les uns ni les autres n'ayant intérêt à ce scénario, les discussions – qui ne manqueront pas de s'ouvrir – porteront certainement sur ces sujets là.
G. Smadja : Est-ce qu'un « homme fort », tel que se présente Poutine aux yeux des Russes, peut accepter de perdre l'Ukraine sans contrepartie ?
Ni Poutine ni aucun dirigeant russe ne peut envisager de perdre l'Ukraine. Que veut dire perdre l'Ukraine ? Il s'agit de cesser pour la Russie d'exercer un rôle stratégique dominant, autrement dit de voir l'Ukraine basculer dans la sphère d'influence de l'OTAN et de l'UE.
En effet, l'Ukraine est un concentré d'intérêts politico-militaires, économiques et identitaires particulièrement forts pour la Russie. La sous-estimation de cette réalité par les Européens est aussi l'un des facteurs expliquant la crise ukrainienne depuis novembre. Il n'y a aucune confiance de la part de Poutine aujourd'hui envers les Occidentaux, du fait notamment du non-respect des accords de sortie de crise qui avaient été signés à Kiev.
Que peut demander Poutine ? Il peut demander aux Européens, et à l'Allemagne en particulier, de faire pression sur le gouvernement à Kiev pour marginaliser les éléments les plus radicaux en son sein. Mais c'est probablement autour des questions économiques, financières, que le fil du dialogue pourrait être renoué, étant entendu que ni l'UE ni la Russie n'ont intérêt à voir apparaître un trou noir à leur frontière.
>> Lire : Ukraine : Berlin plaide pour une résolution par la voie politique
Harry : Vladimir Poutine ne donne-t-il pas une formidable opportunité à l'Occident pour diminuer l'influence russe ?
C'est un risque. Il y a un risque politique fort en terme d'image, de réputation. Il y a en effet beaucoup de gens qui n'attendaient que cela en Occident. Ceci dit, je pense que le scénario pour l'instant est assez maîtrisé de la part de Poutine, puisqu'aucun coup de feu n'a été tiré en Crimée.
L'expérience montre également que les crises sont surmontées avec le temps : nous pourrions évoquer l'oubli relatif, par exemple, de l'intervention russe en Géorgie ou dans un autre registre, les interventions militaires occidentales sans mandat de l'ONU au Kosovo ou en Irak en 2003.
>> Lire : Les nostalgies du « camarade » Vladimir
Visiteur : Comment expliquer le silence de Poutine ?
Poutine n'a pas réagi officiellement et personnellement au renversement du président Ianoukovitch et ce silence masquait, on le comprend maintenant, une violente colère à la fois contre les Occidentaux – qu'il accuse d'avoir orchestré ou soutenu la nouvelle révolution ukrainienne – mais aussi contre ces nouvelles autorités ukrainiennes.
Ceci étant, Poutine a eu des entretiens avec la plupart des dirigeants du G8, ce qui veut dire qu'une certaine forme de dialogue politique est maintenue, même si il ne s'exprime pas publiquement. Il sera très intéressant d'entendre le président russe lorsqu'il s'exprimera et il s'exprimera tôt ou tard sur le sujet.
Le Monde.fr le 03.03.2014 à 16:57
L'Ukraine s'est déclarée, dimanche 2 mars, « au bord de la catastrophe » à la suite des opérations de l'armée russe sur son territoire, et semblait perdre rapidement le contrôle de la Crimée, alors que l'Occident cherchait une issue à l'un des plus graves conflits avec Moscou depuis la guerre froide. Des milliers de soldats russes, sans insignes, bloquaient les militaires ukrainiens dans leurs casernes dans cette péninsule russophone du sud de l'Ukraine, qui abrite la flotte russe de la mer Noire.
>> Lire ( en édition abonnés) : La pression russe menace l'Ukraine d'implosion
Arnaud Dubien, directeur de l'Observatoire franco-russe et chercheur associé à l'IRIS, a répondu à vos questions sur les enjeux que représentent la crise ukrainienne pour la Russie.
Visiteur : Quel est le but de Poutine ? Annexer la Crimée, l'est de l'Ukraine ou faire pression et faire du chantage à l'Europe ?
Il s'agit d'une prise de gage territorial de la part de la Russie, à ce stade de la crise ukrainienne. La Russie a perdu la précédente manche politique, avec le renversement de Ianoukovitch et la prise du pouvoir à Kiev par des éléments majoritairement russophobes. Elle crée donc un nouveau rapport de force en se situant sur le terrain militaire, sans doute dans la perspective de négociations avec les Occidentaux.
Le rattachement de la Crimée à la Russie est en effet une option d'autant plus crédible que la population locale y est favorable. Disons que les Russes ethniques composent plus des deux tiers de la population. Il y a 10 % à 15 % de Tatars (minorité musulmane turcophone). Le reste de la population étant composés d'Ukrainiens, de juifs, de Grecs, etc.
Pour ce qui est des régions méridionales et orientales de l'Ukraine, les tendances séparatistes ne sont pas majoritaires. La population de ces régions situées à l'Est d'un axe Odessa-Kharkiv se sentent ukrainiennes, bien que majoritairement russophones. Elles ne suivront vraisemblablement pas le sécessionnisme criméen, mais elles ne se reconnaissent pas dans les forces politiques qui ont pris le pouvoir à Kiev. Or, ces régions représentent la moitié de l'Ukraine et l'essentiel du potentiel économique du pays y est concentré.
>> Lire (en édition abonnés) : Moscou contre le peuple de Maïdan, le choc de deux narrations
Perdro05 : En quoi la perte de la Crimée serait-elle si importante pour l'Ukraine ?
La perte d'un territoire pour tout Etat indépendant n'est jamais un événement anodin, quelle que soit la taille potentielle de ce territoire. C'est d'autant plus vrai pour l'Ukraine, car c'est un Etat fragile, aux frontières dessinées récemment. L'Ukraine est indépendante depuis 1991 seulement. La Crimée n'a été rattachée à l'Ukraine soviétique qu'en 1954. Je rappelle que cela a été décidé à l'époque par Nikita Khrouchtchev. Il s'agissait alors pour lui de célébrer le tricentenaire du rattachement de l'Ukraine à la Russie.
La Crimée est aussi, pour l'Ukraine et la Russie, un verrou stratégique, qui commande l'accès à la mer Noire. L'éventuel détachement de la Crimée serait moins pour l'Ukraine une perte économique qu'un signal politique extrêmement inquiétant.
a_bundgaard : La Crimée dispose-t-elle des moyens de vivre en autarcie sur le territoire ukrainien, avec le seul soutien des Russes ?
C'est une vraie question. Il faut rappeler que la Crimée est une presqu'île avec un accès extrêmement étroit et facilement contrôlable. Elle dépend pour ses approvisionnements en eau et en électricité du reste de l'Ukraine. On sait que l'une des questions actuellement discutée par les responsables russes et criméens est précisément celle d'approvisionnements énergétiques directs depuis la Russie.
On a vu également ce matin à Moscou que le premier ministre Medvedev avait donné instruction de mettre en œuvre la construction d'un projet ancien qui est celui de la construction d'un pont entre la Crimée et la Russie. Après, il y aurait continuité territoriale. Il faudra évidemment du temps pour construire ce pont, mais le signal est important.
a_bundgaard : Pour justifier une possible intervention, les autorités russes ont mis en avant les risques pesant sur la sécurité de leurs compatriotes en Ukraine. Qu'en est-il réellement ?
Il faut être très clair. Il n'y a pas eu, en Crimée, d'incidents visant des citoyens de Russie ou des populations russophones qui pourraient justifier une intervention militaire. En revanche, il est évident que l'arrivée au pouvoir à Kiev de certains éléments extrémistes (comme le parti ultranationaliste Svoboda, qui s'est distingué en 2009 par une campagne d'affichage en vue de la réhabilitation de la division SS Galicie) était une ligne rouge pour Moscou.
Guy : Donc, c'est un coup de force de Poutine uniquement pour agrandir son territoire et garder sa base militaire à Sébastopol ?
C'est un coup de force, oui. Ce n'est pas encore la guerre puisqu'aucun coup de feu n'a été tiré à ce stade. Je crois qu'il s'agit plus d'un signal adressé aux Occidentaux. Un signal de refus du changement de régime par la force à Kiev et de refus de voir cette « nouvelle Ukraine » se rapprocher de l'OTAN [Organisation du traité de l'Atlantique nord].
Je pense que ce que souhaite Poutine est une grande négociation sur l'Ukraine avec les Occidentaux. Il reste que ce modèle diplomatique avec prise de gage territorial est plus caractéristique de la fin du XIXe siècle que du XXIe siècle.
Hubert : Est-ce que les menaces de sanctions et surtout l'exclusion du G8 peuvent faire reculer la fédération russe ? Et, dès lors, comment les Occidentaux parleraient avec la Russie ?
Pour ce qui est du G8, le sommet qui devait se tenir en juin à Sotchi paraît compromis. Ceci étant, tous les membres du G8, notamment l'Allemagne, ne souhaitent pas exclure la Russie de ce format. Je doute que les menaces d'exclusion du G8 soient de nature à émouvoir Vladimir Poutine.
Il faudra par ailleurs que des sanctions économiques soient envisagées par l'Union européenne. Cela paraît extrêmement douteux à ce stade. Les sanctions sont de toute façon à double tranchant. Elles affecteraient le cas échéant nos entreprises en Russie. La Russie pour la France est le troisième marché d'exportation hors Europe.
>> Lire : Offensive diplomatique après la « déclaration de guerre » de la Russie à l'Ukraine et Ukraine : les responsables américains évoquent des sanctions économiques
John : L'Europe peut-elle se passer du gaz russe ? Si oui, à quelle échéance ?
Certainement pas. De même que la Russie ne peut pas se passer des rentes liées aux exportations de gaz vers l'Union européenne. Plus que de dépendance, il faut parler d'interdépendance sur ce sujet.
François : Ne risque-t-il pas d'y avoir des tensions en Europe entre tenants de la ligne dure (Pologne, pays baltes) et partisans de l'apaisement (France, Allemagne) ?
Depuis l'élargissement de l'Union européenne aux pays d'Europe centrale et orientale en 2004, on a en effet observé des divergences parfois fortes entre la « nouvelle Europe » et la « vieille Europe » sur la Russie. Depuis la normalisation entre Varsovie et Moscou en 2010, ces divergences tendaient à s'atténuer. Le risque aujourd'hui est de voir ressurgir une fracture entre les partisans d'une ligne dure de containment de la Russie (une ligne portée par la Pologne et la Suède entre autres), venant de pays qui sont depuis plusieurs siècles en rivalité avec la Russie à propos de l'Ukraine, et entre d'autre part, les partisans d'une approche réaliste des rapports de force en Europe orientale. Il serait souhaitable que des voix raisonnables, notamment française et allemande, se fassent entendre sur ce dossier.
Saint-Jours : On peut comprendre que la Russie veuille conserver la Crimée. Mais pourquoi intervenir militairement ? Une bonne négociation avec Kiev aurait abouti en ce sens sans les inconvénients politiques et économiques qui vont en résulter pour la Russie. Erreur ou faiblesse véritable de Poutine ?
La Russie ne considère pas les autorités à Kiev comme légitimes, donc il ne peut pas y avoir de négociations avec elles. La Russie juge par ailleurs que l'objectif stratégique du nouveau pouvoir ukrainien est précisément de rompre avec la Russie et donc, peut-être, de dénoncer les accords de Kharkiv signés en 2010 sur la flotte de la mer Noire. Ces accords prévoyaient la prorogation jusqu'en 2042 du stationnement de la flotte de la mer Noire à Sébastopol et ailleurs sur la péninsule de Crimée.
Visiteur : Quelle est la position de l'opinion publique russe sur la crise ukrainienne ?
Pour l'instant, nous n'avons pas de sondages. On ne peut donc procéder que de façon empirique. L'immense majorité des citoyens russes considère que la Crimée a toujours fait partie de la Russie et que son rattachement à l'Ukraine était une aberration. Ce qui naturellement ne veut pas dire que la majorité de la population soutiendrait une véritable guerre contre l'Ukraine, qui reste largement perçue comme faisant partie intégrante du « corps russe ».
François : Quels risques politiques internes encourt Poutine en poursuivant sa politique agressive, notamment vis-à-vis de l'opposition pro-démocratique et de l'élite économique qui aurait beaucoup à perdre en cas d'isolement ?
Aucun risque de politique intérieure à ce stade. En revanche, les risques économiques sont très forts pour la Russie. Je rappelle que l'Ukraine est le 5e partenaire commercial de la Russie ; que les banques et compagnies russes sont exposées à hauteur de 35 milliards de dollars [25 milliards d'euros] en Ukraine et que la Russie a donc plus à perdre que les Européens et les Américains d'un effondrement économique de l'Ukraine.
Ce qui laisse entrevoir des thèmes de négociation possible avec la Russie. Je maintiens d'ailleurs que le coup de force de Poutine en Crimée n'est pas une fin en soi mais s'inscrit dans une volonté de grand marchandage sur la question ukrainienne.
La crise ukrainienne, qui dure depuis la mi-novembre, est loin d'être terminée. Il y a eu plusieurs séquences. On voit aujourd'hui des manifestations dans les régions de l'est de l'Ukraine et des administrations régionales qui sont prises par des milliers de manifestants pro-russes, à l'image de ce qui s'était passé dans l'ouest et le nord de l'Ukraine fin janvier contre le pouvoir de Ianoukovitch.
Le principal risque pour la Russie comme pour les Occidentaux est de voir l'Ukraine s'effondrer économiquement et devenir ingérable politiquement. Ni les uns ni les autres n'ayant intérêt à ce scénario, les discussions – qui ne manqueront pas de s'ouvrir – porteront certainement sur ces sujets là.
G. Smadja : Est-ce qu'un « homme fort », tel que se présente Poutine aux yeux des Russes, peut accepter de perdre l'Ukraine sans contrepartie ?
Ni Poutine ni aucun dirigeant russe ne peut envisager de perdre l'Ukraine. Que veut dire perdre l'Ukraine ? Il s'agit de cesser pour la Russie d'exercer un rôle stratégique dominant, autrement dit de voir l'Ukraine basculer dans la sphère d'influence de l'OTAN et de l'UE.
En effet, l'Ukraine est un concentré d'intérêts politico-militaires, économiques et identitaires particulièrement forts pour la Russie. La sous-estimation de cette réalité par les Européens est aussi l'un des facteurs expliquant la crise ukrainienne depuis novembre. Il n'y a aucune confiance de la part de Poutine aujourd'hui envers les Occidentaux, du fait notamment du non-respect des accords de sortie de crise qui avaient été signés à Kiev.
Que peut demander Poutine ? Il peut demander aux Européens, et à l'Allemagne en particulier, de faire pression sur le gouvernement à Kiev pour marginaliser les éléments les plus radicaux en son sein. Mais c'est probablement autour des questions économiques, financières, que le fil du dialogue pourrait être renoué, étant entendu que ni l'UE ni la Russie n'ont intérêt à voir apparaître un trou noir à leur frontière.
>> Lire : Ukraine : Berlin plaide pour une résolution par la voie politique
Harry : Vladimir Poutine ne donne-t-il pas une formidable opportunité à l'Occident pour diminuer l'influence russe ?
C'est un risque. Il y a un risque politique fort en terme d'image, de réputation. Il y a en effet beaucoup de gens qui n'attendaient que cela en Occident. Ceci dit, je pense que le scénario pour l'instant est assez maîtrisé de la part de Poutine, puisqu'aucun coup de feu n'a été tiré en Crimée.
L'expérience montre également que les crises sont surmontées avec le temps : nous pourrions évoquer l'oubli relatif, par exemple, de l'intervention russe en Géorgie ou dans un autre registre, les interventions militaires occidentales sans mandat de l'ONU au Kosovo ou en Irak en 2003.
>> Lire : Les nostalgies du « camarade » Vladimir
Visiteur : Comment expliquer le silence de Poutine ?
Poutine n'a pas réagi officiellement et personnellement au renversement du président Ianoukovitch et ce silence masquait, on le comprend maintenant, une violente colère à la fois contre les Occidentaux – qu'il accuse d'avoir orchestré ou soutenu la nouvelle révolution ukrainienne – mais aussi contre ces nouvelles autorités ukrainiennes.
Ceci étant, Poutine a eu des entretiens avec la plupart des dirigeants du G8, ce qui veut dire qu'une certaine forme de dialogue politique est maintenue, même si il ne s'exprime pas publiquement. Il sera très intéressant d'entendre le président russe lorsqu'il s'exprimera et il s'exprimera tôt ou tard sur le sujet.
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Mathieu- Messages : 4948
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
Euuu Mathieu, si la source, le monde, provient de la version réservée aux abonnés alors merci de supprimer ton message (ou du moins les passages soumis à abonnement)
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
Non, je ne crois pas, attends je vérifie (je suis abonné au Monde)
Édit, cet article est consultable par tout le monde, pas spécialement réservé aux abonnés.
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Mathieu- Messages : 4948
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Date d'inscription : 25/11/2009
Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
gerhard a écrit:c'est quand même bel et bien une invasion, d'abord parce que comme tu le dis l'accord entre l'Ukraine et la Russie ne prévoit pas l'encerclement des troupes ukrainiennes, et encore moins l'ultimatum visant a les désarmer, et parce que de toute façon au terme de ce même accord tout renforcement de la garnison russe en Crimée doit être signifiée au moins 72 heures a l'avance au gouvernement de Kiev, ce qui n'a évidemment pas été fait. D'un strict point de vue juridique, c'est donc bel et bien une invasion.
Si l'Ukraine avait été membre de l'Otan, cela signifiait même une déclaration de guerre a tous les pays de l'Otan. Difficile de savoir comment cela va finir, même si je pense qu'un accord raisonnable prévaudra...
Mais d'un point de vue plus général, ce dictateur mégalo qu'est devenu poutine m'inquiète de plus en plus...
j ai un peu de mal avec ta dernière phrase. L Otan n y est pas non plus pour rien dans ce merdier...elle l a même gentillement provoqué. L Otan n en a franchement rien à cirer de L Ukraine et des ukrainiens, pour la simple et bonne raison que la crimée représente un enjeu majeur dans le rapport de force entre l otan et la Russie. La guerre froide ne s est jamais vraiment terminée au final, et la propagande qui va avec non plus. Honnetement, je suis très partagé sur ce qui se passe en Ukraine actuellement.
Invité- Invité
Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
ça va finir avec la Crimée annexée à la Russie, l'Ukraine lui même Poutine s'en fou un peu (pour le moment), les européens vont "condamner", les USA exprimer leur profond désaveux. Pour faire bonne figure les occidentaux vont proposer des sanctions a l'ONU, sanctions qui serons bloquées par le véto de la Chine, de la Russie, voire des deux.
On ne prendra pas de sanction commerciale contre la Russie, certaines multinationales européennes, celles du luxe en particulier seraient trop impactées.
Et dans le reste de l'Ukraine, ça sera le bordel
On ne prendra pas de sanction commerciale contre la Russie, certaines multinationales européennes, celles du luxe en particulier seraient trop impactées.
Et dans le reste de l'Ukraine, ça sera le bordel
_________________
Fan de Juan Pablo Montoya, Robert Kubica, Ron Dennis et Frank Williams
Je voudrais m'inquiéter de cette propension française à s'entre-déchirer profondément, avec fanatisme, sur des choses qu'on ne connaît pas.
Michel Rocard, en 2009.
oxythan- Messages : 45191
Points : 68515
Date d'inscription : 24/11/2009
Age : 52
Localisation : Rhône-Alpes
Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
Entièrement d'accord avec ton analyse oxythan.
Nous européens sommes trop interdépendants avec les russes et cette interdépendance nous impose un immobilisme dont Poutine est parfaitement conscient.
Comme disait De Gaulle "l'ONU, le machin" ne sert à rien d'autre qu'à donner bonne conscience aux états membres de cette organisation.
L'OTAN a provoqué une crispation entre Occident et Orient. Les europhiles ukrainiens n'auraient jamais fait un coup d'état sans avoir l'illusion d'un soutien de cette dernière.
Si ce soutien était réel, il serait grave que les stratèges américains puissent s'imaginer que les russes allaient rester tranquillement/sagement dans leur coin à regarder leur sphère d'influence régionale fondre comme la neige au soleil.
Je te rejoins sur le fait que la guerre froide s'est transformée en guerre d'influence.
Poutine est quelqu'un de réellement dangereux qui n'hésite pas à embraser une zone géographique pour conserver sa sphère d'influence (ex. Pays de l'Est Soviétique ou Syrie).
Nous européens sommes trop interdépendants avec les russes et cette interdépendance nous impose un immobilisme dont Poutine est parfaitement conscient.
Comme disait De Gaulle "l'ONU, le machin" ne sert à rien d'autre qu'à donner bonne conscience aux états membres de cette organisation.
L'OTAN a provoqué une crispation entre Occident et Orient. Les europhiles ukrainiens n'auraient jamais fait un coup d'état sans avoir l'illusion d'un soutien de cette dernière.
Si ce soutien était réel, il serait grave que les stratèges américains puissent s'imaginer que les russes allaient rester tranquillement/sagement dans leur coin à regarder leur sphère d'influence régionale fondre comme la neige au soleil.
Je te rejoins sur le fait que la guerre froide s'est transformée en guerre d'influence.
Poutine est quelqu'un de réellement dangereux qui n'hésite pas à embraser une zone géographique pour conserver sa sphère d'influence (ex. Pays de l'Est Soviétique ou Syrie).
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Mathieu- Messages : 4948
Points : 12817
Date d'inscription : 25/11/2009
Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
Je ne le pense pas... car ça voudrait dire que les pays sous influence de la Russie ne pourront plus compter sur la protection de la communauté internationale.
Dans cette configuration les USA ne peuvent pas ne plus agir car leur crédibilité en prendra un coup et surtout leur influence diminuera énormément. Aujourd'hui la Russie avec l'Ukraine, les chinois doivent regarder avec attention la réaction américaine... sait-on jamais s'ils sont aussi "lâche" avec Taiwan
Dans cette configuration les USA ne peuvent pas ne plus agir car leur crédibilité en prendra un coup et surtout leur influence diminuera énormément. Aujourd'hui la Russie avec l'Ukraine, les chinois doivent regarder avec attention la réaction américaine... sait-on jamais s'ils sont aussi "lâche" avec Taiwan
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Tifoso #56, Fan de Schumacher et #37 de Renault
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Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
toute façon tout ça c'est un complot pour vendre les éditions 2014 des atlas...
Pitou- Messages : 1683
Points : 3503
Date d'inscription : 04/12/2010
Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
FFFF a écrit:..
Dans cette configuration les USA ne peuvent pas ne plus agir car leur crédibilité en prendra un coup et surtout leur influence diminuera énormément...
Rappelle toi la Syrie, ils ont très vite jeté l'éponge, et pourtant ce n'était pas un adversaire au niveau de la Russie.
La réalité géopolitique est que les USA se replient progressivement sur eux, ils cherchent a interagir de moins en moins avec le reste du monde, cherchent l'autarcie. Le monde bascule, l'héritage de Yalta est en train d'être soldé et nous allons vers un monde très différent.
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Je voudrais m'inquiéter de cette propension française à s'entre-déchirer profondément, avec fanatisme, sur des choses qu'on ne connaît pas.
Michel Rocard, en 2009.
oxythan- Messages : 45191
Points : 68515
Date d'inscription : 24/11/2009
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Localisation : Rhône-Alpes
Re: Débats et réactions sur l'actualité du jour
Ben c'est pour ça qu'ils ne peuvent plus jeter l'éponge. La politique des affaires étrangères d'Obama est catastrophique et les Etats-unis deviennent des poltrons, surtout aux yeux des autres pays qui ne font rien par pression américaine et là c'est l'influence des américains qui est en jeu
Oui les Etats-Unis veulent revenir à leur situation avant les GM d'un pays neutre mais ils se rendent compte assez rapidement qu'en abandonnant ils créent un vide qui sera comblé par une nouvelle géopolitique qui risquerait de mettre leur intérêt à mal
Après je ne parle pas de conflit armée entre les USA et la Russie, mais je pense qu'on va s'orienter vers un scénario à la crise de Suez en 56 entre le royaume uni, les USA (et la France en collatéral) où les Etats-Unis ont fait une attaque boursière contre le R-U pour arrêter le conflit... voire même elle peut envoyer des soldats en Ukraine, non pas pour se battre, mais juste pour gêner les russes.
La journée d'hier où les places ont dévissées, surtout Russe, était un coup de semonce.
Oui les Etats-Unis veulent revenir à leur situation avant les GM d'un pays neutre mais ils se rendent compte assez rapidement qu'en abandonnant ils créent un vide qui sera comblé par une nouvelle géopolitique qui risquerait de mettre leur intérêt à mal
Après je ne parle pas de conflit armée entre les USA et la Russie, mais je pense qu'on va s'orienter vers un scénario à la crise de Suez en 56 entre le royaume uni, les USA (et la France en collatéral) où les Etats-Unis ont fait une attaque boursière contre le R-U pour arrêter le conflit... voire même elle peut envoyer des soldats en Ukraine, non pas pour se battre, mais juste pour gêner les russes.
La journée d'hier où les places ont dévissées, surtout Russe, était un coup de semonce.
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