L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
mouais sauf que quand on passe son temps à avoir une masse de boulot qui augmente et des collegues qui ne sont pas remplacés, on a beau être le mieux organisé du monde, on est bien obligé de rester bosser.
Parce que la petite musique du "vous êtes mal organisés" quand on dit qu'on est un peu surchargé, c'est la rengaine préférée des managers dans certaines boites...
Parce que la petite musique du "vous êtes mal organisés" quand on dit qu'on est un peu surchargé, c'est la rengaine préférée des managers dans certaines boites...
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Malcolm: "Tu n'as aucun ami"
Reese : "Maman a dit que tu ne devais jamais le dire"
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
soit la quantité de travail est adapté a une bonne exécution et vous êtes mal organisés, soit elle ne n'est pas et on vous prend pour des cons en essayant de tirer au maximum sur la corde pour vous presser jusqu'au bout.
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Je voudrais m'inquiéter de cette propension française à s'entre-déchirer profondément, avec fanatisme, sur des choses qu'on ne connaît pas.
Michel Rocard, en 2009.
oxythan- Messages : 45191
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
oxythan a écrit:soit la quantité de travail est adapté a une bonne exécution et vous êtes mal organisés, soit elle ne n'est pas et on vous prend pour des cons en essayant de tirer au maximum sur la corde pour vous presser jusqu'au bout.
c'est la deuxieme solution mon cher et nos patrons le savent bien, déjà que ca les fait chier de payer nos charges alors qu'ils auraient moins cher ailleurs, si en plus on était mal organisé ca fait longtemps qu'ils nous auraient remplacés. La productivité est telle que je la considère aujourd'hui très importante dans notre boite et donc notre service, je trouve que c'est normal mais du coup tant que la corde ne casse pas ils tirent dessus, et ca c'est moins normal et c'est pas faute de prévenir.
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Hit_man- Messages : 6127
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
Le milieu des sciences, surtout en biologie swede, c'est assez à part. D'ailleurs c'est souvent ce que j'ai du mal à mettre dans la tête d'amis. On est tributaire du matériel vivant qu'on utilise et qui, lui, ne dort pas.
Je te donne un exemple. Demain on recevra une poche de sang. On y étudie les cellules nommées des neutrophiles. Elles ne vivent que quelques heures tout au plus donc on ne peut pas se permettre d'attendre.
Donc une fois qu'on a le sang (généralement à 10H) on sépare les globules blanc du reste, ce qui prend 3H30 environ... dont la moitié nécessite notre présence.
Ensuite une fois qu'on a nos neutrophiles tout commence et c'est une course contre la montre car chaque heure perdue ce sont des cellules qui répondent de moins en moins. Donc on fait des tests fonctionnels afin de voir comment ces cellules répondent dans nos conditions, ce qui prend 1 heure. Et ensuite on lance tout une série de manip où on extrait les protéines des cellules. Sauf qu'ensuite, ces manips s'étalent souvent sur....sur 3-4 jours.
Ce n'est pas un manque d'organisation ou je ne sais quoi, c'est juste que c'est le temps que ça prend entre le moment où tu as débuté et le moment où on a le résultat final.
Lorsqu'une drogue dans une souris a besoin de 8-10H pour produire son effet... ben on a pas le choix ! Et si on n'est pas là 10H après, ben faudra recommencer.
Je te donne un exemple. Demain on recevra une poche de sang. On y étudie les cellules nommées des neutrophiles. Elles ne vivent que quelques heures tout au plus donc on ne peut pas se permettre d'attendre.
Donc une fois qu'on a le sang (généralement à 10H) on sépare les globules blanc du reste, ce qui prend 3H30 environ... dont la moitié nécessite notre présence.
Ensuite une fois qu'on a nos neutrophiles tout commence et c'est une course contre la montre car chaque heure perdue ce sont des cellules qui répondent de moins en moins. Donc on fait des tests fonctionnels afin de voir comment ces cellules répondent dans nos conditions, ce qui prend 1 heure. Et ensuite on lance tout une série de manip où on extrait les protéines des cellules. Sauf qu'ensuite, ces manips s'étalent souvent sur....sur 3-4 jours.
Ce n'est pas un manque d'organisation ou je ne sais quoi, c'est juste que c'est le temps que ça prend entre le moment où tu as débuté et le moment où on a le résultat final.
Lorsqu'une drogue dans une souris a besoin de 8-10H pour produire son effet... ben on a pas le choix ! Et si on n'est pas là 10H après, ben faudra recommencer.
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
Ma femme qui bosse aussi dans un labo de recherche a un peu le même "problème".
Elle fait des manipulation dans un cryostat qui est a quelques kelvin du zero absolu, il faut 2 jours pour faire descendre le truc en température.
Parfois elle se tourne les pouces toute la journée et elle peux juste commencer son boulot a 17h00..
Du coup ,c'est moi qui va récupérer les gosses a l'école.
Elle fait des manipulation dans un cryostat qui est a quelques kelvin du zero absolu, il faut 2 jours pour faire descendre le truc en température.
Parfois elle se tourne les pouces toute la journée et elle peux juste commencer son boulot a 17h00..
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oxythan- Messages : 45191
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
Hit_man a écrit:mouais sauf que quand on passe son temps à avoir une masse de boulot qui augmente et des collegues qui ne sont pas remplacés, on a beau être le mieux organisé du monde, on est bien obligé de rester bosser.
Parce que la petite musique du "vous êtes mal organisés" quand on dit qu'on est un peu surchargé, c'est la rengaine préférée des managers dans certaines boites...
c'est ce schéma qui me fait dire que le système économique et capitaliste ne durera pas
et c'est pour ça que je pense comme la conclusion d'Oxy qu'on va bientôt rouvrir le débat sur la réduction du temps de travail
Invité- Invité
Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
A quand le temps de travail "libre" ? C'est à dire que tu fais ce que tu as à faire, à ton rythme, et une fois fini, bah tu te casses. C'est peut être un peu plus dire à organiser, surtout dans des très grandes entreprises. Mais chez tout les architectes chez qui j'ai fais différents stages, ça procédait comme ça. Il y avait des jours où ça travailler 5h et d'autre 10, mais le boulot était fait et chacun avait la liberté de s'organiser comme il le souhaiter tant que l'objectif était atteint dans les temps.
@oxy : ta synthèse à l'air intéressante, mais un peu longue pour moi ce soir...
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Obrigado Felipe !
Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
FFFF a écrit:Le milieu des sciences, surtout en biologie swede, c'est assez à part.
je veux bien.
je ne vais pas vous raconter ma vie. juste pour situer, je suis chargé d'affaires dans une entreprise de second oeuvre très technique qui travaille en sous traitance pour les majors du BTP. ces gens la se foutent royalement de la façon dont je peux m'organiser, mais quand ils me donne un dossier avec une centaine de plans et autant de pièces écrites et que j'ai moins d'une semaine pour donner un prix qui peut s'élever à un million d'euros, je n'ai pas trop de temps non plus. mais ça n'arrive pas tous les jours et en plus, avec l'expérience, je décrypte plus rapidement un cahier des charges truffé de conneries. ce que je veux dire, c'est que de toute façon, une journée fait 24 heures et qu'on pourra me raconter ce qu'on veut, il arrive un moment où on touche à l'incompressible. et je maintiens qu'une bonne dose d'organisation et d'expérience est essentielle. dernière chose, importante : apprendre à savoir dire non, ça valorise.
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les iphones, c'est comme les bmw d'occase et les hémorroïdes, tous les trous du cul finissent par en avoir. (ceci est un joke, il y a trois iphones à la maison)
superswede- Messages : 15413
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
superswede a écrit:..dernière chose, importante : apprendre à savoir dire non, ça valorise.
très important en effet. mais il faut bien présenter son "non".
Pour ma part j'explique généralement tranquillement a mon interlocuteur que avec ces délais je vais fournir du travail de merde qui sera a refaire, et qu'il faut donc arrêter de réver.
Dernière édition par oxythan le Mar Jan 17, 2012 11:08 pm, édité 1 fois
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oxythan- Messages : 45191
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
Décidément ce blog la est très intéressant : http://www.les-crises.fr/764-analyse-chomage-usa-1/
on nous y explique que l'embellie du chômage US est surtout provoquée par le fait que des gens laissent tomber et ne cherchent plus de travail (découragés).
le nombre de d'américains actifs n'augmente presque plus, il ne suit plus la démographie.
un graphique assez parlant
http://www.les-crises.fr/images/0750-chomage/0764-analyse-chomage-usa-1/04-population.jpg
on nous y explique que l'embellie du chômage US est surtout provoquée par le fait que des gens laissent tomber et ne cherchent plus de travail (découragés).
le nombre de d'américains actifs n'augmente presque plus, il ne suit plus la démographie.
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oxythan- Messages : 45191
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
C'est assez différent tout de même de mon cas.superswede a écrit:FFFF a écrit:Le milieu des sciences, surtout en biologie swede, c'est assez à part.
je veux bien.
je ne vais pas vous raconter ma vie. juste pour situer, je suis chargé d'affaires dans une entreprise de second oeuvre très technique qui travaille en sous traitance pour les majors du BTP. ces gens la se foutent royalement de la façon dont je peux m'organiser, mais quand ils me donne un dossier avec une centaine de plans et autant de pièces écrites et que j'ai moins d'une semaine pour donner un prix qui peut s'élever à un million d'euros, je n'ai pas trop de temps non plus. mais ça n'arrive pas tous les jours et en plus, avec l'expérience, je décrypte plus rapidement un cahier des charges truffé de conneries. ce que je veux dire, c'est que de toute façon, une journée fait 24 heures et qu'on pourra me raconter ce qu'on veut, il arrive un moment où on touche à l'incompressible. et je maintiens qu'une bonne dose d'organisation et d'expérience est essentielle. dernière chose, importante : apprendre à savoir dire non, ça valorise.
Moi précisément, c'est exactement comme si tu suivais une recette de cuisine. Lorsque tu fais un bon colombo et que tu dois faire mariner ton poulet dans les épices 3 à 5h... ben voilà, t'a pas trop le choix Mon chef dit la même chose... il y a l'analyse des résultats, les conclusions, en gros ce que tu décris, qui demande une méthodologie, une expérience... et il y a la cuisine, c'est à dire les expériences qui ont permis d'avoir ces résultats. Et là on suit un protocole expérimental qui a ses temps, ses conditions et qu'on ne doit pas trop faire varier pour la répétabilité des expériences.
Et donc, oui, il faut savoir dire non ! Notamment lorsque tu as un chef qui te demande de bien vouloir commencer une manip alors qu'il est déjà 17H passé. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a souvent des expériences qui des impératifs précis de temps incompressible.
Tout ça pour dire, afin de revenir au sujet, que lorsque je dis qu'avec les 35H je n'arriverai à rien, c'est pour montrer que l'application rigide des 35H est franchement une erreur. Comme Schuminator l'a souligné, il y a pas mal de secteur où (sans être cadre) il est nécessaire d'avoir une flexibilité du temps.
Dernière édition par FFFF le Mar Jan 17, 2012 11:31 pm, édité 1 fois
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
Je pense que le débt qui va s'ouvrir n'est pas sur le temps de travail.... mais sur le partage équitable du revenu du travail.mindavid a écrit:Hit_man a écrit:mouais sauf que quand on passe son temps à avoir une masse de boulot qui augmente et des collegues qui ne sont pas remplacés, on a beau être le mieux organisé du monde, on est bien obligé de rester bosser.
Parce que la petite musique du "vous êtes mal organisés" quand on dit qu'on est un peu surchargé, c'est la rengaine préférée des managers dans certaines boites...
c'est ce schéma qui me fait dire que le système économique et capitaliste ne durera pas
et c'est pour ça que je pense comme la conclusion d'Oxy qu'on va bientôt rouvrir le débat sur la réduction du temps de travail
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
J'explique pas tranquillement. Je donne ma vision des choses. C'est à prendre ou à prendre. Et depuis que mon cas s'est traité à l'étage en dessous de celui du ministre (j'avais mis un bordel monstre) plus personne ne doute de mes compétences...oxythan a écrit:superswede a écrit:..dernière chose, importante : apprendre à savoir dire non, ça valorise.
très important en effet. mais il faut bien présenter son "non".
Pour ma part j'explique généralement tranquillement a mon interlocuteur que avec ces délais je vais fournir du travail de merde qui sera a refaire, et qu'il faut donc arrêter de réver.
Et c'est comme ça que je suis devenu officiellement un électron libre totalement ingérable. Mais mes patrons m'aiment bien quand même...
Guest- Invité
Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
FFFF a écrit:..
Je pense que le débt qui va s'ouvrir n'est pas sur le temps de travail.... mais sur le partage équitable du revenu du travail.
C'est le deuxième gros problème (après celui de la masse de travail disponible).
j'ai détaillé comment des individus qui bossaient rendaient leur pays riche, mais eux ne sont pas riches pour autant.
le travail qu'il produisent vaut un certain prix, mais ce n'est pas forcément le prix qu'ils le vendent.
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
Ben FFFF s'il te faut 10 heures pour avoir le résultat tu lances l'expérience le soir. Stout.
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Souti- Messages : 16890
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
Il a peut-être besoin d'être constamment présent pour contrôler le déroulement de l'expérience.
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
Oui c'est possible mais tu as un paquet de manip qui ne nécessitent pas ce genre de suivi régulier.
Mais cela fait toucher du doigt temps de travail et temps de présence. 35 heures pour une personne postée sur une ligne n'équivaut pas à 35 heures pour un vendeur.
Mais cela fait toucher du doigt temps de travail et temps de présence. 35 heures pour une personne postée sur une ligne n'équivaut pas à 35 heures pour un vendeur.
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Souti- Messages : 16890
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
Ben c'est ce que je fais.... mais il faut y arriver jusqu'au soir. Non pas que je "lance" l'expérience sur le soir mais plutôt que l'expérience commence dès le matin, je fais des incubations sur la nuit. Comme aujourd'hui quoi, j'ai débuté à 9H, on fait nos cochonneries sur les cellules et la, comme la nuit arrive, je vais les incuber avec un anticorps sur la nuit (normalement c'est 2H)Souti a écrit:Ben FFFF s'il te faut 10 heures pour avoir le résultat tu lances l'expérience le soir. Stout.
Lorsque tu travailles sur du matériel vivant, tu n'as pas le choix, si tu l'as à 14H ben voilà... surtout que nous on bosse sur du sang donné par des anonymes aux différents EFS, et donc on est dépendant de leur propre heure d'arrivée pour le prélèvement. Certains arrivent à 9H et on a le sang dès 10H, d'autres arrivent à 11H...
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
je remet en spoiler le post kilométrique de hiers soir
voila quelques références sur des mécanismes que j'ai décrit:
la théorie économique qui consiste a décrire le transfert du travail d'un secteur vers un autre est appelé le déversement, c'est une théorie élaborée par Alfred Sauvy http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_d%C3%A9versement
le fait de lier les gains de productivité et l'abaissement des heures de travail a été mis en avant par Jean Fourastié, de la façon suivante:
vu que depuis quelques années la consommation progresse moins vite que la productivité, on voit très rapidement ce que ça amène sur l’emploi.
je vais maintenant rajouter une petite extension au raisonnement de hier soir.
dans tout nouveau secteur qui se développe on distingue 4 phases.
1> l'époque des pionniers, ou quelques personnes font naitre, dans la confidentialité totale ce qui deviendra plus tard un secteur majeur. Au niveau organisation du travail c'est de l'artisanat ou de l'amateurisme.
2> L'époque de la montée en puissance, ou ce secteur "recrute" des personnes compétentes, commence a faire parler de lui, et attire des capitaux. C'est la période de plus forte croissance au niveau investissement et emplois. C'est le moment ou tout le monde veut être sur ce marché. Dans cette phase la productivité est très mauvaise.
3> l'époque de la maturité ou les concurrents commencent a se sentir a l'étroit, ou l'innovation est moins présente, et ou l'approche concurrentielle devient dominante. Il y a beaucoup de capitaux et un peu moins de croissances. C'est à ce moment que l’emploi atteint un plafond dans ce secteur.
4> l'époque du "maintient" ou le marché croit très peu, l'innovation est très limitée, ou des "gros" coulent ou sortent du marché, et ou les gains de productivité détruisent progressivement les emplois. C'est dans cette phase que la productivité est la plus élevée, et elle ne cesse de croitre.
Si on devait prendre le marché du jeu vidéo, j'ai connu la phase 1 en tans qu'amateur, la phase 2 en tans que salarié, la phase 3 en tans que "survivant", et je pense que nous sommes en phase 4 depuis 2 a 3 ans.
Si on devais coller la théorie du déversement avec ces phases, on pourrais retrouver ça.
dans la phase 2 et la phase 3 le secteur récupéré des salariées qui ont perdu ou n'ont pas trouvé leurs places dans les secteurs en phase 4.
en phase 4, il déverse ses propres salariés dans un autre secteur se trouvant en phase 2 ou 3.
Maintenant quand j'entends nos politiques nous parler de "relancer" des secteurs ça me fait quand même un peu marrer. Car a part des cycliques très particuliers comme le bâtiment, on a jamais vu un secteur remonter le temps, c'est a dire créer régulièrement des emplois après en avoir détruit car étant en phase 4.
il ne faut pas mélanger la relance économique et la relance de l’emploi, car elles ne sont pas forcément corrélées. On peux effectivement relancer un secteur a coups de subventions, mais on y relancera pas durablement le niveau d'emplois.
Ce qu'il faut c'est avant tout trouver de nouveaux produits, de nouveaux besoins, bref, fabriquer des nouveaux secteurs ou la productivité sera assez "mauvaise" pour créer des emplois a la pelle.
Cela sera peut être les emplois verts, ou les nanotechnologies, ou les biotechnologies, ... ou encore autre chose.
- Spoiler:
Bon, je vais essayer de faire une synthèse sur le temps de travail, la production, la richesse.. le raisonnement va être construit en plusieurs étapes, chaque étape apparaissant en gras.
Je vais faire l'impasse sur la monnaie car je vais me limiter aux phénomènes internes a un pays donné ou a une zone monétaire donnée.
Pourquoi un pays est pauvre, pourquoi un pays est riche ?
La réponse est d'une simplicité édifiante. Un pays pauvre est un pays dont les habitants produisent peu de valeur, un pays riche est une pays dont les habitants produisent beaucoup de valeur.
C'est donc la valeur produite par habitant qui détermine le niveau de richesse d'un pays (en économie il est fréquent d'utiliser le PIB/Habitants exprimé dans une monnaie de référence).
De quoi dépend la valeur produite par un habitant ?
tout simplement du produit Valeur = Nombre d'heures travaillées * productivité horaire.
C'est ce qui fait qu'un Français, un Allemand ou un Américain est bien plus "riche" qu'un Chinois ou un Indien, c'est au niveau de la productivité horaire qu'il y a un écart énorme.
De quoi dépend cette productivité horaire ?
Elle est dépendante de l'efficassité des moyens de productions, il sont apportés par la technologie et par l'organisation.
Quelques exemples :
Un directeur d'une usine totalement robotisée peut produire une voiture en appuyant sur quelques boutons, au Bangladesh vous pouvez prendre 500 types avec une caisse a outils et vous n'arriverez pas a avoir votre voiture aussi vite.
Un grand céréalier peu moissonner 30 hectares en une quinzaine d'heures avec une grosse moissonneuse, en Inde la récolte a la main demande 200 a 300 personnes pour arriver au même résultat.
Vous comprendrez rapidement que le temps de travail est bien moins important que la productivité et cette productivité est "offerte" par les progrès technologiques et organisationnels.
La conséquence est que nous avons besoin de moins en moins d'heure de travail pour produire ce dont nous avons besoin.
Au début de l'ère industrielle, 70% de la population travaillait dans l'agriculture et on était loin de l'opulence !. Aujourd'hui avec 3% a 5% (selon les pays) de la population on comble tous les besoins ! (on est même en sur-production).
Même chose pour l'industrie, les effectifs ont fondus (il ne reste plus que 20% des effectifs que l'on avait il y a 40 ans) et la production a quasiment doublé..
Donc, par exemple, si on acceptait de vivre comme il y a 60 ans, il faudrait travaillent environ 10h a 15h par semaines avec nos technologies actuelles, et on aurait en gros le même niveau de vie qu'a l'époque (comme on a tendance a idéaliser le passé beaucoup vont trouver la perspective séduisante, mais ceux qui ont connus cette époque ne signeraient certainement pas pour y revenir..)
Plutôt que de bosser de moins en moins.. les travailleurs se sont dirigés vers de nouveaux métiers dans lesquels la faible productivité leur assurait des heures de travail.
Les mutations sectorielles
l'industrie a ainsi récupéré le surplus de main d'œuvre dont n'avait plus besoin l'agriculture, et ensuite les "services" ont récupéré le surplus de main d'oeuvre dont n'avaient plus besoin l'industrie (et l'agriculture).
les progrès technologiques détruisent des emplois dans un secteurs, mais en inventent de nouveaux ailleurs.
Donc on arrive a travailler toujours autant, car on s'invente en permanence de nouveaux métiers pour s'occuper (regardez autour de vous, c'est impressionnant de voir tous les métiers qui sont apparus ces 20 dernières années).
Généralement ces nouveaux métiers demandent un plus haut niveau d'éducation que ce qui était demandé pour les métiers précédents, ce qui contribue a laisser du monde sur la touche.
Cela a t'il une fin ?
les années 80 et le début des années 90 ont connus un phénomène assez étrange, on c'est retrouvé avec un secteur tertiaire qui commençait lui aussi a détruire des emplois (principalement grâce aux gains de productivité amenés par l'informatique) , et ceux qui s'étaient fait jeter du tertiaire n'avaient visiblement nulle part ou aller.
c'est en 1995 que la situation a été la plus critique, le chômage semblait grimper sans fin, on produisait de plus en plus mais avec de moins en moins de monde.
C'est a cette époque que c'est installé chez les politiques et chez les économistes l'idée d'un partage du temps de travail en gros l'idée directrice était celle la:
"Les progrès technologiques nous rendent tellement productif qu'il n'y a plus de travail pour tout le monde et cela va empirer. Il est temps de partager le travail en réduisant le volume de travail horaire".
En gros c'était ça ou le cataclysme (car plus de chômage = plus de délinquance = plus d'inégalités...) bref, une société qui tombe en morceaux.
Que c'est il passé ?
contre toute attente le travail est revenu. Non pas par une reprise de la consommation ou de la croissance sur des métiers existants, non non, rien de tout ça. Ce qui a tout tiré vers le haut c'est l'arrivée de la net économie. L'informatique qui avait détruit des emplois dans le tertiaire (et ce n'est pas terminé) a crée plusieurs dizaines de millions d'emplois dans le monde a travers internet. L'histoire c'est donc répétée et le travail n'a pas disparu.
Et aujourd'hui ?
On a gagné une quinzaine d'années de répit avec internet, mais la net économie connait elle aussi sa crise (car la aussi les gains de productivité ont été faramineux) et les taux de chômages reviennent aux plus haut niveaux des années 90.
Et maintenant ?
on va faire quoi ?
je pense qu'on va a nouveau se poser la question du partage du temps de travail.
progressivement, on va y venir.
a moins qu'une nouvelle économie surgisse de nulle part..
voila quelques références sur des mécanismes que j'ai décrit:
la théorie économique qui consiste a décrire le transfert du travail d'un secteur vers un autre est appelé le déversement, c'est une théorie élaborée par Alfred Sauvy http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_d%C3%A9versement
le fait de lier les gains de productivité et l'abaissement des heures de travail a été mis en avant par Jean Fourastié, de la façon suivante:
Dans son ouvrage La réalité économique , l'auteur estime que l'équation fondamentale de l'équilibre économique est donnée par la relation :
Emploi = consommation / productivité, où l'emploi est en longue période la variable d'ajustement.
En indiquant plus loin dans son raisonnement, que les hommes qui produisent de plus en plus de biens avec de moins en moins de travail ont le choix entre :
produire plus et consommer plus (arbitrage en faveur du niveau de vie) ;
ou ne pas produire plus, de travailler moins, et donc de ne pas augmenter la consommation (arbitrage en faveur du genre de vie).
vu que depuis quelques années la consommation progresse moins vite que la productivité, on voit très rapidement ce que ça amène sur l’emploi.
je vais maintenant rajouter une petite extension au raisonnement de hier soir.
dans tout nouveau secteur qui se développe on distingue 4 phases.
1> l'époque des pionniers, ou quelques personnes font naitre, dans la confidentialité totale ce qui deviendra plus tard un secteur majeur. Au niveau organisation du travail c'est de l'artisanat ou de l'amateurisme.
2> L'époque de la montée en puissance, ou ce secteur "recrute" des personnes compétentes, commence a faire parler de lui, et attire des capitaux. C'est la période de plus forte croissance au niveau investissement et emplois. C'est le moment ou tout le monde veut être sur ce marché. Dans cette phase la productivité est très mauvaise.
3> l'époque de la maturité ou les concurrents commencent a se sentir a l'étroit, ou l'innovation est moins présente, et ou l'approche concurrentielle devient dominante. Il y a beaucoup de capitaux et un peu moins de croissances. C'est à ce moment que l’emploi atteint un plafond dans ce secteur.
4> l'époque du "maintient" ou le marché croit très peu, l'innovation est très limitée, ou des "gros" coulent ou sortent du marché, et ou les gains de productivité détruisent progressivement les emplois. C'est dans cette phase que la productivité est la plus élevée, et elle ne cesse de croitre.
Si on devait prendre le marché du jeu vidéo, j'ai connu la phase 1 en tans qu'amateur, la phase 2 en tans que salarié, la phase 3 en tans que "survivant", et je pense que nous sommes en phase 4 depuis 2 a 3 ans.
Si on devais coller la théorie du déversement avec ces phases, on pourrais retrouver ça.
dans la phase 2 et la phase 3 le secteur récupéré des salariées qui ont perdu ou n'ont pas trouvé leurs places dans les secteurs en phase 4.
en phase 4, il déverse ses propres salariés dans un autre secteur se trouvant en phase 2 ou 3.
Maintenant quand j'entends nos politiques nous parler de "relancer" des secteurs ça me fait quand même un peu marrer. Car a part des cycliques très particuliers comme le bâtiment, on a jamais vu un secteur remonter le temps, c'est a dire créer régulièrement des emplois après en avoir détruit car étant en phase 4.
il ne faut pas mélanger la relance économique et la relance de l’emploi, car elles ne sont pas forcément corrélées. On peux effectivement relancer un secteur a coups de subventions, mais on y relancera pas durablement le niveau d'emplois.
Ce qu'il faut c'est avant tout trouver de nouveaux produits, de nouveaux besoins, bref, fabriquer des nouveaux secteurs ou la productivité sera assez "mauvaise" pour créer des emplois a la pelle.
Cela sera peut être les emplois verts, ou les nanotechnologies, ou les biotechnologies, ... ou encore autre chose.
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Je voudrais m'inquiéter de cette propension française à s'entre-déchirer profondément, avec fanatisme, sur des choses qu'on ne connaît pas.
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oxythan- Messages : 45191
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
Le FMI annonce une croissance en recul pour la zone euro en 2012. Selon l'agence Ansa, le PIB va se rétracter de 0,5%.
il faut donc s'attendre a plusieurs millions de chômeurs supplémentaires dans la zone euro en 2012 (et plusieurs centaines de milliers en France).
généralement, une telle contraction réduit le nombre d'actifs au travail de 1.5% a 2%
prenez 60 personnes qui bossent, imaginez les devant vous, et dites vous que dans le tas vous en aurez 2 qui partirons a la retraite et 1 qui partira au chômage.
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oxythan- Messages : 45191
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
oxythan a écrit:..
Ce qu'il faut c'est avant tout trouver de nouveaux produits, de nouveaux besoins, bref, fabriquer des nouveaux secteurs ou la productivité sera assez "mauvaise" pour créer des emplois a la pelle.
Cela sera peut être les emplois verts, ou les nanotechnologies, ou les biotechnologies, ... ou encore autre chose.
voila un billet qui va dans ce sens.
L'innovation "patine en Europe" alors qu'elle progresse à grande vitesse dans les pays émergents et reste un élément important de la culture américaine, nordique ou suisse, met en garde un rapport parlementaire publié jeudi, invitant la "vieille Europe" à se réveiller. L'Europe court vers "son déclin" si elle ne fait pas de l'innovation une priorité, préviennent les députés Claude Birraux et Jean-Yves Le Déaut, auteurs du rapport de l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologique (OPECST).
Ils évoquent les achats de composants photovoltaïques en Chine, de médicaments génériques comme l'insuline en Inde et de composants électroniques de portable en Corée, appelant à remettre l'innovation "au coeur de notre culture", à "retrouver l'esprit de créativité de la Renaissance". "Les mines du XXIe siècle seront de matière grise", nouvelle source de richesse, avancent-ils, insistant sur la nécessité de rénover le système éducatif. Objectif: former des "curieux", plutôt que des "têtes bien pleines", a résumé devant la presse Jean-Yves Le Déaut. Dès l'école primaire, il faut "donner aux élèves le goût de la science et stimuler leur spontanéité ainsi que leur créativité" et donner "les moyens financiers adéquats" aux associations comme la "Main à la pâte", recommande le rapport. L'interdisciplinarité devrait être encouragée au lycée comme à l'université.
Citant les expériences réussies dans des universités à Leuven et Louvain-la-Neuve (Belgique), Twente (Pays-Bas) ou Heidelberg (Allemagne), l'OPECST souligne que les structures de valorisation de la recherche doivent être constituées de "véritables équipes de professionnels" et pas se limiter à "un ou deux postes" comme "souvent en France". Le rapport invite à "accompagner" les start-up nouvellement créées, grâce à des "financements équilibrés" afin qu'elles puissent survivre et se développer en France sans être "rachetées trop rapidement par des investisseurs étrangers".
au niveau science on est très bien en France. On a commencé par virer les sciences physiques en 6e et en 5e, et les fac de sciences sont de plus en plus désaffectées.
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oxythan- Messages : 45191
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
@oxythan donc une sur deux part en retraite .....
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
oxythan a écrit:je remet en spoiler le post kilométrique de hiers soir
- Spoiler:
Bon, je vais essayer de faire une synthèse sur le temps de travail, la production, la richesse.. le raisonnement va être construit en plusieurs étapes, chaque étape apparaissant en gras.
Je vais faire l'impasse sur la monnaie car je vais me limiter aux phénomènes internes a un pays donné ou a une zone monétaire donnée.
Pourquoi un pays est pauvre, pourquoi un pays est riche ?
La réponse est d'une simplicité édifiante. Un pays pauvre est un pays dont les habitants produisent peu de valeur, un pays riche est une pays dont les habitants produisent beaucoup de valeur.
C'est donc la valeur produite par habitant qui détermine le niveau de richesse d'un pays (en économie il est fréquent d'utiliser le PIB/Habitants exprimé dans une monnaie de référence).
De quoi dépend la valeur produite par un habitant ?
tout simplement du produit Valeur = Nombre d'heures travaillées * productivité horaire.
C'est ce qui fait qu'un Français, un Allemand ou un Américain est bien plus "riche" qu'un Chinois ou un Indien, c'est au niveau de la productivité horaire qu'il y a un écart énorme.
De quoi dépend cette productivité horaire ?
Elle est dépendante de l'efficassité des moyens de productions, il sont apportés par la technologie et par l'organisation.
Quelques exemples :
Un directeur d'une usine totalement robotisée peut produire une voiture en appuyant sur quelques boutons, au Bangladesh vous pouvez prendre 500 types avec une caisse a outils et vous n'arriverez pas a avoir votre voiture aussi vite.
Un grand céréalier peu moissonner 30 hectares en une quinzaine d'heures avec une grosse moissonneuse, en Inde la récolte a la main demande 200 a 300 personnes pour arriver au même résultat.
Vous comprendrez rapidement que le temps de travail est bien moins important que la productivité et cette productivité est "offerte" par les progrès technologiques et organisationnels.
La conséquence est que nous avons besoin de moins en moins d'heure de travail pour produire ce dont nous avons besoin.
Au début de l'ère industrielle, 70% de la population travaillait dans l'agriculture et on était loin de l'opulence !. Aujourd'hui avec 3% a 5% (selon les pays) de la population on comble tous les besoins ! (on est même en sur-production).
Même chose pour l'industrie, les effectifs ont fondus (il ne reste plus que 20% des effectifs que l'on avait il y a 40 ans) et la production a quasiment doublé..
Donc, par exemple, si on acceptait de vivre comme il y a 60 ans, il faudrait travaillent environ 10h a 15h par semaines avec nos technologies actuelles, et on aurait en gros le même niveau de vie qu'a l'époque (comme on a tendance a idéaliser le passé beaucoup vont trouver la perspective séduisante, mais ceux qui ont connus cette époque ne signeraient certainement pas pour y revenir..)
Plutôt que de bosser de moins en moins.. les travailleurs se sont dirigés vers de nouveaux métiers dans lesquels la faible productivité leur assurait des heures de travail.
Les mutations sectorielles
l'industrie a ainsi récupéré le surplus de main d'œuvre dont n'avait plus besoin l'agriculture, et ensuite les "services" ont récupéré le surplus de main d'oeuvre dont n'avaient plus besoin l'industrie (et l'agriculture).
les progrès technologiques détruisent des emplois dans un secteurs, mais en inventent de nouveaux ailleurs.
Donc on arrive a travailler toujours autant, car on s'invente en permanence de nouveaux métiers pour s'occuper (regardez autour de vous, c'est impressionnant de voir tous les métiers qui sont apparus ces 20 dernières années).
Généralement ces nouveaux métiers demandent un plus haut niveau d'éducation que ce qui était demandé pour les métiers précédents, ce qui contribue a laisser du monde sur la touche.
Cela a t'il une fin ?
les années 80 et le début des années 90 ont connus un phénomène assez étrange, on c'est retrouvé avec un secteur tertiaire qui commençait lui aussi a détruire des emplois (principalement grâce aux gains de productivité amenés par l'informatique) , et ceux qui s'étaient fait jeter du tertiaire n'avaient visiblement nulle part ou aller.
c'est en 1995 que la situation a été la plus critique, le chômage semblait grimper sans fin, on produisait de plus en plus mais avec de moins en moins de monde.
C'est a cette époque que c'est installé chez les politiques et chez les économistes l'idée d'un partage du temps de travail en gros l'idée directrice était celle la:
"Les progrès technologiques nous rendent tellement productif qu'il n'y a plus de travail pour tout le monde et cela va empirer. Il est temps de partager le travail en réduisant le volume de travail horaire".
En gros c'était ça ou le cataclysme (car plus de chômage = plus de délinquance = plus d'inégalités...) bref, une société qui tombe en morceaux.
Que c'est il passé ?
contre toute attente le travail est revenu. Non pas par une reprise de la consommation ou de la croissance sur des métiers existants, non non, rien de tout ça. Ce qui a tout tiré vers le haut c'est l'arrivée de la net économie. L'informatique qui avait détruit des emplois dans le tertiaire (et ce n'est pas terminé) a crée plusieurs dizaines de millions d'emplois dans le monde a travers internet. L'histoire c'est donc répétée et le travail n'a pas disparu.
Et aujourd'hui ?
On a gagné une quinzaine d'années de répit avec internet, mais la net économie connait elle aussi sa crise (car la aussi les gains de productivité ont été faramineux) et les taux de chômages reviennent aux plus haut niveaux des années 90.
Et maintenant ?
on va faire quoi ?
je pense qu'on va a nouveau se poser la question du partage du temps de travail.
progressivement, on va y venir.
a moins qu'une nouvelle économie surgisse de nulle part..
voila quelques références sur des mécanismes que j'ai décrit:
la théorie économique qui consiste a décrire le transfert du travail d'un secteur vers un autre est appelé le déversement, c'est une théorie élaborée par Alfred Sauvy http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_d%C3%A9versement
le fait de lier les gains de productivité et l'abaissement des heures de travail a été mis en avant par Jean Fourastié, de la façon suivante:Dans son ouvrage La réalité économique , l'auteur estime que l'équation fondamentale de l'équilibre économique est donnée par la relation :
Emploi = consommation / productivité, où l'emploi est en longue période la variable d'ajustement.
En indiquant plus loin dans son raisonnement, que les hommes qui produisent de plus en plus de biens avec de moins en moins de travail ont le choix entre :
produire plus et consommer plus (arbitrage en faveur du niveau de vie) ;
ou ne pas produire plus, de travailler moins, et donc de ne pas augmenter la consommation (arbitrage en faveur du genre de vie).
vu que depuis quelques années la consommation progresse moins vite que la productivité, on voit très rapidement ce que ça amène sur l’emploi.
je vais maintenant rajouter une petite extension au raisonnement de hier soir.
dans tout nouveau secteur qui se développe on distingue 4 phases.
1> l'époque des pionniers, ou quelques personnes font naitre, dans la confidentialité totale ce qui deviendra plus tard un secteur majeur. Au niveau organisation du travail c'est de l'artisanat ou de l'amateurisme.
2> L'époque de la montée en puissance, ou ce secteur "recrute" des personnes compétentes, commence a faire parler de lui, et attire des capitaux. C'est la période de plus forte croissance au niveau investissement et emplois. C'est le moment ou tout le monde veut être sur ce marché. Dans cette phase la productivité est très mauvaise.
3> l'époque de la maturité ou les concurrents commencent a se sentir a l'étroit, ou l'innovation est moins présente, et ou l'approche concurrentielle devient dominante. Il y a beaucoup de capitaux et un peu moins de croissances. C'est à ce moment que l’emploi atteint un plafond dans ce secteur.
4> l'époque du "maintient" ou le marché croit très peu, l'innovation est très limitée, ou des "gros" coulent ou sortent du marché, et ou les gains de productivité détruisent progressivement les emplois. C'est dans cette phase que la productivité est la plus élevée, et elle ne cesse de croitre.
Si on devait prendre le marché du jeu vidéo, j'ai connu la phase 1 en tans qu'amateur, la phase 2 en tans que salarié, la phase 3 en tans que "survivant", et je pense que nous sommes en phase 4 depuis 2 a 3 ans.
Si on devais coller la théorie du déversement avec ces phases, on pourrais retrouver ça.
dans la phase 2 et la phase 3 le secteur récupéré des salariées qui ont perdu ou n'ont pas trouvé leurs places dans les secteurs en phase 4.
en phase 4, il déverse ses propres salariés dans un autre secteur se trouvant en phase 2 ou 3.
Maintenant quand j'entends nos politiques nous parler de "relancer" des secteurs ça me fait quand même un peu marrer. Car a part des cycliques très particuliers comme le bâtiment, on a jamais vu un secteur remonter le temps, c'est a dire créer régulièrement des emplois après en avoir détruit car étant en phase 4.
il ne faut pas mélanger la relance économique et la relance de l’emploi, car elles ne sont pas forcément corrélées. On peux effectivement relancer un secteur a coups de subventions, mais on y relancera pas durablement le niveau d'emplois.
Ce qu'il faut c'est avant tout trouver de nouveaux produits, de nouveaux besoins, bref, fabriquer des nouveaux secteurs ou la productivité sera assez "mauvaise" pour créer des emplois a la pelle.
Cela sera peut être les emplois verts, ou les nanotechnologies, ou les biotechnologies, ... ou encore autre chose.
c'est pour ça qu'il faut une révolution écologique couplée à la révolution fiscale que je souhaite ardemment...et l'éducation également
oxythan a écrit:Le FMI annonce une croissance en recul pour la zone euro en 2012. Selon l'agence Ansa, le PIB va se rétracter de 0,5%.
il faut donc s'attendre a plusieurs millions de chômeurs supplémentaires dans la zone euro en 2012 (et plusieurs centaines de milliers en France).
généralement, une telle contraction réduit le nombre d'actifs au travail de 1.5% a 2%
prenez 60 personnes qui bossent, imaginez les devant vous, et dites vous que dans le tas vous en aurez 2 qui partirons a la retraite et 1 qui partira au chômage.
heureusement qu'on n'est pas en période de hausse de la population active sinon ça aurait été une boucherie
Invité- Invité
Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
Le ministre de l'Economie François Baroin a annoncé dimanche que la taxe sur les transactions financières que va introduire le gouvernement frapperait les actions, les titres et les dérivés.
«Ça taxera les actions, les dérivés et les titres à l'exception naturellement des obligations d'Etat», a déclaré Baroin lors de l'émission Le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI. «C'est donc une assiette plus large que l'impôt de Bourse», supprimé en 2008 et qui affectait uniquement les transactions sur les actions, a-t-il souligné.
La Grande-Bretagne et la Suède opposées à la taxe
Le ministre n'a pas voulu se prononcer sur la date d'entrée en application de la taxe. «Nous verrons quel est le calendrier» lors de la discussion au parlement en février et «on va en discuter avec les Allemands aussi», a-t-il ajouté. L'Allemagne a refusé de suivre la France dans l'introduction de cette taxe sans attendre le reste de l'Europe.
Baroin a rappelé qu'une directive européenne était en préparation. Il a reconnu que la Grande-Bretagne et la Suède étaient opposées à cette taxe sur les transactions financières mais ajouté que Paris espérait bien la faire adopter par «17 pays, ou plus si affinités». Un moyen d'éviter «les délocalisations», c'est-à-dire d'éviter que les investisseurs fuient les bourses des pays qui adopteraient la taxation, c'est de taxer le titre de l'entreprise et pas le titre anonyme, a-t-il dit. Si «c'est le titre de l'entreprise qui est taxé partout dans le monde, cela évite les délocalisations», a-t-il assuré.
le dernier point me semble irréalisable.
sinon rien sur les échanges de devises, a moins qu'ils les comptent dans les produits dérivés, mais j'en doute.
il faut aussi savoir que la capitalisation de la dette des états correspond a plus de double de la capitalisation des sociétés en Bourse, et elle va être exclue de cette taxe.
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Re: L'argent (Impôts,Fiscalité, Finance et économie)
a propos de fiscalité..
PARIS (Reuters) - Le ministère français des Finances veut alourdir les amendes sanctionnant la fraude fiscale, qui étaient inchangées depuis une trentaine d'années, croit savoir "Les Echos" dans son numéro daté de lundi.
Bercy entend profiter du collectif budgétaire sur la TVA sociale, qui doit être présenté en conseil des ministres le 8 février, pour renforcer son arsenal, précise le quotidien économique.
En premier lieu, les ménages qui dissimulent un compte bancaire à l'étranger vont être sanctionnés. Les amendes qui s'ajoutent aux redressements seront à l'avenir proportionnelles aux montants dissimulés.
Selon "Les Echos", le fisc a l'intention de confisquer environ cinq pour cent de ces avoirs.
La deuxième mesure concerne les sanctions pénales en cas de fraude dans les "paradis fiscaux", qui impliquent un passage devant le juge. "Elles seront décuplées", écrit le quotidien.
La troisième mesure s'appliquera aux récidivistes, qui s'exposeront à des amendes pouvant aller jusqu'à 500.000 euros.
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