Les études secondaires et le boulot (pas l'arbre !)

FFFF a écrit:

Ludovroum a écrit:

beuje a écrit:

Ludovroum a écrit:...

J'espère qu'on est arrivé au bout de ce système pourri de maximisation des profits au détriment des humains, et j'ai bon espoir que la génération arrivant actuellement sur le marché du travail accélère cette souhaitable amélioration...

Je suis plus pessimiste, l'IA va maximiser la rentabilité... avec moins d'humains à rémunérer.

Et donc que fait-on ? 
On laisse la majorité des humains s'entretuer ou on se décide à répartir les richesses pour éviter cette situation ?

Il va vraiment falloir comprendre que pour faire fonctionner chaque pays comme la planète, on ne peut pas avoir des écarts de richesse trop important, car vient un moment où les uns n'ont rien à perdre, et où les autres se barricadent... À mon sens, nous sommes à ce point de bascule.

C'est là qu'il faudrait peut être revisiter les proposition de Benoît Hamon sur la taxe des robots.




Sinon, je m'incruste dans le topic. Pour la première fois de ma vie je passe de l'autre côté, à savoir que je dois manager des étudiants.
En soit, j'ai déjà du faire avec des jeunes recrues faisant un stage en laboratoire, mais pour la première fois j'ai à ma charge un étudiant en thèse ! Ca fait deux mois que cet étudiant a débuté avec moi mais le problème c'est qu'il n'a pas le niveau intellectuel. A savoir, je me demande comment a-t-il pu avoir un diplôme de Master
Je fais de mon mieux pour passer du temps avec lui mais je ressens déjà de la frustration lorsqu'on est confronté à quelqu'un qui semble avoir un manque de méthode (ne prend aucune note, ceci malgré mes demandes) et prend un temps de fous pour faire des choses basiques, et n'a AUCUN esprit analytique. Je passe bcp de temps à le soutenir et en même temps je lui donne la liberté nécessaire pour qu'il puisse réfléchir par lui même, faire ses manips, mais c'est assez désastreux.

Le truc le plus problématique étant que cet été, j'ai aussi du encadrer une jeune personne de 18 ans débutant ses études en médecine. Or, malgré son jeune âge, elle est bien meilleure que cet étudiant en thèse (de 28 ans).

J'avoue être un peu perdu sur quoi faire : Augmenter mon soutient et/ou bien mettre plus de pression pour qu'il élève son niveau ? En dehors de nos meeting adhoc, on a des meetings hebdomadaires où j'essaye de stimuler son côté scientifique, je l'encourage à parler, à émettre des idées mais ça reste creux.

Dans ce cas, pourquoi continuer avec cet étudiant ?
S'il n'a pas le niveau pour être diplômé d'une thèse dans le temps imparti, peut-être qu'il ne faut pas s'acharner.

Tu écris que cela t'étonnes qu'il ait été diplômé d'un Master 2 et qu'une étudiante de Licence 1 a un meilleur niveau scientifique que ce premier, alors pourquoi étonner davantage de monde plus tard en lui attribuant en plus un doctorat ?

Tous les doctorants ne valident pas leur thèse !

Car le système est relativement différent au Royaume-Uni et c'est ma boss qui finance sa thèse (elle est officiellement l'encadrante) et moi je suis le second encadrant... même si dans les faits, c'est un peu moi qui fait tout.

Peut être que c'est ma naïveté qui parle à ce stade car j'aime à croire que ce n'est pas le niveau de départ qui est le plus important mais le niveau d'arrivée et, en somme, la progression du candidat. Du coup, même s'il part de très bas, j'ai toujours espoir qu'il aura une courbe de progression assez extraordinaire.

Du reste, il fait peut-être partie des gens qui sont grandement déstabilisés par le changement et qui mettent du temps à s'adapter à une situation nouvelle, mais qui ensuite progressent très vite...

Le soucis semble être au niveau du recrutement, cette personne n'aurait pas du se retrouver en thèse.

La boss qui finance la thèse d'un étudiant nul, ça sent pas le coup de piston pour une connaissance ?

Oups, oublié de répondre.

Donc la situation est évidemment complexe, du fait du système différent mais aussi d'une situation différente. Cette jeune personne a travaillé chez nous pendant un an comme assistant de recherche où il faisait un job acceptable. Cependant, son contrat se finissant, il devait trouver une autre affectation ou bien retourner dans son pays.... qui est l'Iran (avec tout ce qui va avec...). N'arrivant pas à trouver un autre poste, il a eu prolongations sur prolongations mais la situation devenait relativement instable pour lui.
Il a toujours manifesté son désir de faire une thèse, mais comme son profil était atypique, accéder à des programmes de thèse aurait été difficile, du moins c'est ce qu'on croyait à ce moment là. Du coup, puisqu'il était avec nous depuis un an et qu'il faisait un travail acceptable, ma cheffe a décidé que ça serait bénéfique pour tout le monde s'il restait, continuait son travail d'assistant de recherche et mélangeait cela avec une thèse (part-time thesis, ça existe au RU).

Comme ceci constitue une ouverture de poste, il fallait évidemment faire un dépôt de candidature, faire des interviews dans les règles de l'art etc... Et c'est là qu'on a commencé à se rendre compte du problème : Son interview fut CATASTROPHIQUE, mais heureusement pour lui, tous les autres candidats furent encore plus nul. On a compris que c'était en fait la raison pourquoi il n'arrivait pas à trouver un autre emploi, mais comme on avait besoin de lui pour son travail d'assistant de recherche, on a poursuivi les choses.

A la question, fera-t-il un mauvais docteur, j'ai répondu à ma cheffe la même chose que dans mes précédent messages, c'est la capacité à s'améliorer qui est importante, pas nécessairement le niveau de départ. Moi par exemple, je n'étais pas vraiment un excellent étudiant en master, tout juste moyen. Je n'avait pas obtenu de bourse de thèse, je me suis accroché à tous les petits bouts pour continuer, et, lorsque j'ai décroché un financement interne, c'est là que j'ai compris la chance que j'avais : Non pas uniquement la chance de faire un truc qui n'est pas donné à tout le monde, mais surtout parce que toutes mes mauvaises notes, le fait que je n'étais pas excellent, mon passé scolaire... tout cela a été effacé un peu comme si on effaçait mon casier judiciaire. J'ai compris que j'avais la possibilité de me recréé et que quelque soit mon parcours, mon passé, c'est maintenant que tout début.

En gros, j'ai eu le déclic.

Ainsi donc, je ne vais pas être modeste, mais j'ai fait une excellente thèse, et j'ai continué sur ma lancé avec un excellent post doc. J'ai réussi à avoir un financement très prestigieux que seul 4 personnes dans tout le pays (Royaume Uni) l'obtiennent chaque année etc... et tout ça, en étant médiocre à l'université et à deux doigts de ne pas avoir décroché de thèse.
Bref, si je suis perdu c'est que je ne sais pas comment faire pour qu'il ait ce même déclic.... même si en écrivant cela, je me rend compte que, peut être, je devrais lui dire ce que j'ai dit juste au dessus à propos de moi .

Le système anglais est différent, ce n'est pas comme en France où lorsqu'on commence notre thèse, c'est pour 3 ans non stop. Il y a des points de passage à franchir avec un niveau de performance à atteindre. Il y a un rapport à écrire à 9 mois, il y a un oral de mi-thèse à 18 mois etc... et lors de chacune de ces étapes, l'aventure du candidat peut être arrêtée par le jury sélectionné. Donc, en gros, si ça reste autant catastrophique, il se fera hélas dégager.

Oui, situation pas simple... À ta place, je jouerai clairement franc jeu avec cet étudiant, en utilisant ton exemple pour dire que c'est encore possible mais qu'il est temps de se mettre en route

S'il foire sa thèse, il a une probabilité importante de pouvoir rester au Royaume Uni, ou bien c'est direction l'Iran ?

Mon big boss joue un jeu dangereux bien connu sur les prix de transfert entre sa maison mère et ses filiales...
https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/08/30/le-jeu-financier-dangereux-de-patrick-drahi-pour-sfr_6299230_3234.html

Mentorship.
https://www.lapresse.ca/affaires/2024-09-10/vie-au-travail/quand-les-jeunes-guident-les-anciens.php