Dopage et cyclisme

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Message par IcedKimi Jeu Mar 28, 2013 9:40 am

J'aimerais vous faire part d'un article intéressant, une interview d'un coureur propre, qui, à la fin des années 90, s'était opposé à Armstrong et a osé briser un peu de l'omerta qui règne dans le milieu. Peut-être l'avez-vous déjà lu?!

Ce milieu est vraiment pourri...


Christophe Bassons : "En hiver, je distançais Richard Virenque dans les côtes"
Le Monde.fr | 27.08.2012 à 16h13 • Mis à jour le 29.08.2012 à 14h29
Propos recueillis par Propos recueillis par Anthony Hernandez

http://www.lemonde.fr/sport/article/2012/08/27/christophe-bassons-en-hiver-je-distancais-richard-virenque-dans-les-cotes_1751911_3242.html

Christophe Bassons, grand espoir du cyclisme français dans les années 1990, a été coureur professionnel pendant six ans. Il a notamment connu l'époque Festina, où son refus du dopage l'a conduit à être ostracisé au sein du peloton. Avec en point culminant le Tour de France 1999 – où il subit la colère froide du peloton et celle plus virile de Lance Armstrong en personne, qui lui enjoint en pleine course de quitter le monde du vélo – Bassons sera considéré comme le M. Propre du cyclisme. Dégoûté, il se retirera en 2001 pour s'occuper désormais des questions de dopage, après une expérience rafraîchissante dans la pratique du trail et du VTT.

Avez-vous été surpris par la décision d'Armstrong ?

Je n'ai pas été surpris. Il lui fallait prendre la solution la plus adroite dans la situation compliquée dans laquelle il se trouvait. Connaissant le personnage, il devait vraiment avoir les mains liées pour renoncer aux voies de recours et choisir une forme d'abandon. Mais même dans cette renonciation, il garde la volonté farouche de maîtrise : "J'en ai marre, j'arrête." L'illusion du contrôle est primordiale. Armstrong, grâce à ses moyens financiers, ses appuis politiques, peut se permettre de se comporter ainsi. Il ne vit que pour se placer au-dessus des mortels. Je suis plus triste pour lui qu'autre chose. Ce besoin de se sentir supérieur, d'écraser la concurrence, prend certainement sa source dans son passé.
Sans nouveauté particulière sur le dopage, la simple annonce du coureur américain a déclenché une curée médiatique. Comment analysez-vous le rôle de la presse sur cette question ?

C'est un sujet qui tombe à pic, puisque j'organise en novembre un débat sur le rôle des médias dans les pratiques dopantes. Jusqu'à présent, personne n'a donné de preuves supplémentaires du dopage de Lance Armstrong. Le revirement des médias repose sur une simple décision de sa part. Les journalistes sont prisonniers des procédures judiciaires. Même si certains seraient désireux d'en parler, ils ne peuvent le faire qu'à partir de faits sanctionnés. C'est parfois une attitude responsable, mais tous ces journalistes et ces anciens coureurs qui ont viré de bord depuis vendredi étaient au courant de certaines pratiques. Je pense que l'on est loin de ce que devrait être le rôle des médias en matière de prévention du dopage. Lorsque l'on porte au pinacle les vainqueurs, les médaillés d'or, comment peut-on s'étonner qu'un sportif n'ait pas honte de tricher ?

Comment appréhendez-vous le retour de coureurs suspendus tels que Valverde ou Contador ?

Il n'est pas normal qu'un sportif suspendu deux ans pour dopage revienne plein de fierté pour gagner des courses. Pourquoi n'assument-ils pas ? Pourquoi n'ont-ils pas honte d'avoir triché ?

En 1999, vous avez subi d'énormes pressions, notamment de la part d'Armstrong, pour décider finalement de quitter le Tour. Pouvez-vous revenir sur cet épisode douloureux de votre carrière ?

Je disputais mon premier Tour de France sous les couleurs de la FDJ. L'année précédente, mon ancienne équipe, Festina, avait été exclue de la course, avec le scandale de dopage que l'on connaît. Je n'avais jamais été en capacité d'être sélectionné pour l'épreuve étant donné mon refus du dopage. J'écrivais une chronique pour Le Parisien pour évoquer ma première Grande Boucle. On me caractérisait déjà comme le M. Propre du peloton. Très vite, je me rends compte que cela va de plus en plus vite. Les mecs ne débranchent pas pendant deux cents kilomètres, ils sont plus en forme après huit ou neuf jours de course qu'au départ. Je déclare donc que, selon moi, impossible de gagner le Tour sans se doper, ni même de s'imposer en costaud lors d'une étape. Mon directeur sportif, Marc Madiot, mes équipiers, très vite, je suis mis à l'écart. Armstrong s'impose lors d'une étape très difficile à Sestrières. Le lendemain, il est décrété par le peloton que l'on va rouler tranquille pendant cent kilomètres pour se disputer la victoire lors des quatre-vingts derniers à l'Alpe-d'Huez. Blacklisté, je ne suis pas au courant de cette consigne, que j'apprends finalement de la bouche d'un mécanicien de mon équipe. Je décide alors en guise de provocation d'attaquer dès les premiers mètres. Lance Armstrong fait rouler son équipe, ma propre formation l'aide aussi. Je suis vite repris et l'Américain me rattrape par l'épaule en me disant que je n'ai pas ma place dans le vélo et en concluant par le fameux "fuck you". Je n'y oppose qu'un sourire. Deux jours plus tard, j'abandonne, épuisé par la pression que je subis depuis deux semaines. S'ensuivent six mois de dépression.

A l'époque, votre directeur sportif, Marc Madiot, vous reprochait vos prises de position.

Aujourd'hui, la FDJ a une bonne position sur la question du dopage. Des jeunes ont la possibilité de terminer leurs études, ce qui permet de les équilibrer, de leur montrer qu'il n'y a pas que le sport. Sur le Tour 99, il m'a engueulé et m'a enjoint fortement de me taire. Mais avec Lance Armstrong, ce sont les deux seuls à m'avoir dit ouvertement ce qu'ils pensaient de moi. Je leur reconnais au moins cette honnêteté. Après, Madiot c'est l'ancienne école. Il a peut-être changé. En tout cas, il a la chance d'avoir un très bon sponsor.

Peut-on parler d'un comportement mafieux de la part d'Armstrong et du peloton ?

Lui-même a en tout cas toujours souhaité se positionner comme le patron. Mais je pense qu'il n'exercait pas la même autorité qu'un Bernard Hinault à son époque. Beaucoup de cyclistes français notamment pensaient et pensent comme moi. Ils réfléchissent cependant à leur carrière et savent très bien qu'il est très facile de faire perdre un coureur dans le vélo. Si tu brises la loi du silence, tu peux considérer que tu ne gagneras jamais plus une course.

Que répondez-vous à ceux qui défendent Armstrong en disant que tous les cyclistes sont dopés et donc qu'il reste un grand champion, meilleur que les autres ?

Je peux faire appel à mon expérience personnelle. A Festina, en hiver, je distançais Virenque dans les côtes, j'avais de meilleurs tests que Zülle (champion du monde de contre-la-montre, deux fois deuxième du Tour). Puis, dès que le système se mettait en place, je rétrogradais dans la hiérarchie de l'équipe. Il ne faut pas se voiler la face : un coureur qui carbure à l'EPO se donne l'avantage d'un véritable turbo. Je pense qu'entre un mec clean qui termine dans les quatre-vingts premiers à Paris et le vainqueur qui se charge, il n'y a pas d'écart. Si tu les places sur un pied d'égalité, le quatre-vingtième termine peut-être devant le maillot jaune. Un grand champion n'est de toute façon jamais un sportif qui se dope. Pour l'être, il faut être irréprochable mentalement, physiquement et socialement.

Vous travaillez désormais sur la prévention du dopage. Vous vous prononcez notamment contre la présence de médecins au sein des équipes.

Le médecin d'équipe est là pour la performance, pas pour soigner. Le dopage englobe tout ce qui est interdit dans la conduite dopante. Sans aller jusqu'aux exemples extrêmes des docteurs Mabuse, tous les moyens de récupération qui restent disponibles sont utilisés par les médecins pour optimiser la performance. C'est de la pratique dopante. Si, demain, l'EPO était autorisée, je suis certain que tout le peloton en prendrait. Ce qui me gêne dans cette gestion de la récupération, c'est la place réduite accordée au critère de la fatigue. Ce n'est plus la peine de faire des courses de vingt et un jours si l'on ne laisse pas jouer l'usure. En six ans de carrière professionnelle, je n'ai jamais fait appel au médecin d'équipe, j'avais mon médecin traitant et le médecin de course si nécessaire.

Pouvez-vous évoquer votre collaboration auprès de l'Agence française de lutte contre le dopage ?

Je suis correspondant local antidopage de l'AFLD en Aquitaine. Je suis mis à disposition sur mon temps de travail par le ministère chargé des sports pour effectuer les contrôles. Je suis également membre de la commission régionale de lutte contre les trafics de produits dopants.

Quelle expérience tirez-vous de cette activité ?

La grande inquiétude du moment, ce sont les compléments alimentaires. Dans les écoles de rugby, dans d'autres sports, les compléments interviennent dans les entraînements. Et si l'on prend cela, le jour où cela ne fait plus effet, on est capable de passer à autre chose. A la fin de l'année, je pense que le bilan en matière de corticoïdes va être terrible également. La législation a évolué, ils sont désormais quasiment autorisés. Les cyclistes en font une énorme utilisation.

Pourquoi se dope-t-on selon vous ?

Je pense que l'on ne prend pas assez en compte la dimension psychologique de l'acte. On entend souvent que ce n'est qu'une question d'argent. Comment expliquez dès lors que l'activité où le dopage règne le plus soit le culturisme ? La plupart ne le font pas pour gagner de l'argent, mais pour s'aimer, s'accepter. En toxicomanie, on a compris depuis longtemps que ce n'est pas en proclamant que la conduite est dangereuse pour la santé que l'on lutte efficacement contre. Un coureur dopé, qui gagne des courses, se sent bien dans sa tête, il est reconnu socialement et je ne suis même pas sûr qu'il mette en danger sa santé. On se dope pour le bien-être mental, que celui-ci soit motivé par le manque d'argent, un besoin de reconnaissance personnelle ou une recherche de reconnaissance sociale.

L'exemple d'Armstrong n'est-il pas à ce sens désastreux ?

Quel exemple cette affaire donne-t-elle en effet ? Le coureur qui s'est dopé est passé au travers des contrôles et il est confondu, peut-être, quatorze ans après. Et le pire, c'est qu'il est toujours aussi sûr de lui, n'a toujours pas honte d'avoir triché. Il existe un véritable problème d'éducation et le rôle des médias, j'insiste, est primordial. C'est là-dessus qu'il faut travailler.

Propos recueillis par Anthony Hernandez

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Message par PoincarréCicéron Jeu Mar 28, 2013 12:43 pm

Sans vouloir retirer quelque chose au propos de Bassons qui est un exmple, je tiens à préciser que l'omerta sur le dopage règne dans tous les sports. Que ce soit en foot, rugby ou tennis pour les + populaires.
Il y a 15 ans, on se moquait des physiques des footballeurs américains et de leur vitesse de course insensée. Aujourd'hui, le rugby en est au même point avec des avants qui courent aussi vite que les arrières, les footeux ne sont même pas essouflés après un sprint, et les robocop du tennis tapent dans la balle à des cadences infernales des heures durant.


Dernière édition par PoincarréCicéron le Jeu Mar 28, 2013 2:04 pm, édité 1 fois

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Message par Docky Jeu Mar 28, 2013 1:48 pm

Puis il serait bon de parler du rapport fourni hier.

http://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Rugby-sport-le-plus-touche/359857

Ils ont pris en compte les 8 sports les plus contrôlés.

Le taux de positif le plus haut est à mettre à l'actif du Rugby, devant le Foot, l'Athlé, le Triathlon, le Basket puis en 6eme position vient seulement le Cyclisme. Et en pourcentage les deux sports les plus "propres" sont : Handball et Natation.

Après, vu que le cyclisme est le sport, et de loin, le plus contrôlé, forcèment le nombre de cas est plus nombreux.

Mais vu le nombre de contrôlé effectué en cyclisme (et certains assez approfondis), imaginé si on transposait la même sévérité et la même quantité de contrôle sur les sports devant....

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Message par Invité Jeu Mar 28, 2013 3:24 pm

Attention quand même il me semble qu'un gros pourcentage des cas positifs au rugby concerne le cannabis qui n'est pas un produit dopant à proprement parler mais plutôt un dopage récréatif...

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Message par moumou Jeu Mar 28, 2013 3:35 pm

mindavid a écrit:Attention quand même il me semble qu'un gros pourcentage des cas positifs au rugby concerne le cannabis qui n'est pas un produit dopant à proprement parler mais plutôt un dopage récréatif...

Dans son rapport, l'AFLD dit que même en enlevant les cas de cannabis, le rugby restait en tête.

"Si l'on exclut le cannabis, le rugby reste en tête, devant l'athlétisme, le triathlon, puis le cyclisme, la natation, le football, le basket-ball et le handball", a énuméré Françoise Lasne.

http://www.rugbyrama.fr/rugby/le-rugby-est-le-sport-le-plus-touche-par-le-dopage_sto3685702/story.shtml
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Message par Crouzz Jeu Mar 28, 2013 5:44 pm

je suis beaucoup le rugby... et je n'ai pas de doutes sur le fait qu'il y a du dopage au rugby, depuis au moins 15 ans, même dans mes équipes de coeur.

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Message par moumou Jeu Mar 28, 2013 6:09 pm

Crouzz a écrit:je suis beaucoup le rugby... et je n'ai pas de doutes sur le fait qu'il y a du dopage au rugby, depuis au moins 15 ans, même dans mes équipes de coeur.

Je n'en doute pas.

Quand je regarde l'évolution de la masse musculaire des joueurs, il n'y a pas trop de doutes à avoir.

Espn Classic sport rediffuse souvent les matchs internationaux des années 70-80.

Les ailiers aujourd'hui sont plus costauds que les piliers de l'époque.

Avant il y'avait un Olivier Merle, maintenant tu en as 5 par équipe.
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Message par PoincarréCicéron Jeu Mar 28, 2013 7:53 pm

Je pense que les rugbymen auront une vie courte car ils ont besoin tous les cocktails : masse musculaire, endurance et anti-douleur pour les blessures.

si j'étais l'un d'eux, je demanderai des contrôles appuyés pour ne pas avoir à subir un tel régime.

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Message par Invité Ven Mar 29, 2013 1:01 pm

moumou a écrit:
Crouzz a écrit:je suis beaucoup le rugby... et je n'ai pas de doutes sur le fait qu'il y a du dopage au rugby, depuis au moins 15 ans, même dans mes équipes de coeur.

Je n'en doute pas.

Quand je regarde l'évolution de la masse musculaire des joueurs, il n'y a pas trop de doutes à avoir.

Espn Classic sport rediffuse souvent les matchs internationaux des années 70-80.

Les ailiers aujourd'hui sont plus costauds que les piliers de l'époque.

Avant il y'avait un Olivier Merle, maintenant tu en as 5 par équipe.

Nan mais c'est pas sur le physique des joueurs qu'il faut se poser la question car là tu compares le rugby cassoulet au rugby pro moumou ! Les gars passent des heures en muscu alors qu'avant la préparation physique était totalement limitée...

Si dopage il y a ce serait plutôt pour encaisser les chocs de plus en plus violents, le rythme des matches beaucoup plus intense...

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