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Globalement je suis d'accord sur la paresse narrative de Le Mans 66, mais je trouve quand même que l'arc sur la puissance d'un constructeur et son importance politique dans le sport est hyper bien exploité

Satoru a écrit:

Nico Karev a écrit:Bohemian Rhapsody est surtout un ratage d'un point de vue technique, le montage est abominable. Pour le reste, le contexte est différent, le groupe restant de Queen est bien trop proche du projet, évitant le politiquement incorrect.

Non seulement on est en plein dans le politiquement correct mais en plus, le fait d'avoir les droits des musiques a accentué le phénomène que je décrivais plus haut au sujet des biopics : la paresse des auteurs.

Pourquoi s'emmerder à faire un vrai film quand on a la possibilité de faire juste un best-of filmé des tubes de Queen et qu'on sait que ça suffira pour plaire au plus grand nombre ?

C'est clair, Hollywood va faire un biopic sur Michael Jackson, j'ai très peur du résultat, surtout avec les problèmes judiciaires... Pour le coup, je préfère attendre le documentaire de Peter Jackson sur l’enregistrement de l'album mythique Let it Be avec plus de 50h d'archives inédites, au moins je suis sûr qu'il va pas faire un carnage historique

Zelkin a écrit:Globalement je suis d'accord sur la paresse narrative de Le Mans 66, mais je trouve quand même que l'arc sur la puissance d'un constructeur et son importance politique dans le sport est hyper bien exploité

Je trouve que le "message" est parasité par le personnage du vice-Pdt de Ford.

S'il était montré qu'on cherchait à casser Miles, à le faire rentrer dans le rang, juste parce qu'il doit se plier aux intérêts supérieurs de l'entreprise, ça aurait été intéressant.

Mais là, c'est en grande partie réduit à une simple animosité personnelle du vice-Pdt de Ford (Leo Beebe) envers Miles et Shelby, juste parce que Miles s'est foutu de sa gueule lors de leur première rencontre.

C'est plus hollywoodien (on a un "méchant" bien identifié, avec une bonne tête de connard) mais le propos perd de sa pertinence.

Midsommar en version longue : transforme pas le film mais améliore le personnage de Jack Reynor qui passe maintenant pour un gros connard avec l'héroine. Mais j'ai plus l'impression de voir le rajout des scènes coupées plutôt qu'un véritable director's cut (façon Kingdom of Heaven ou Troie, qui change littéralement l'intrigue), mais finalement je le passe 1er de mon top 10 car Midsommer reste l'une des baffes de la décennie, qui s'améliore vision après vision, un véritable film onirique qui vire au cauchemar, qui cite aussi bien Stanley Kubrick que Jérôme Bosch.

Bon par contre, je comprends pas le prix du Blu Ray : 30 euros pour la version longue + ciné...en bonus ? Un petit makin-of inintéressant.

Et après, faut pas être surpris que le support physique s’effondre année après année...(-15% encore en 2018 !) avec l'équivalent de 3 mois chez Netflix.

Je viens de découvrir que certains de mes blu-ray ne fonctionnent plus, première victime, The Fountain. Et j'ai un doute sur Démineurs aussi

Oui. The Fountain est mort depuis 2015 (confirmation du fabriquant).

https://www.dvdfr.com/news/4235-blu-ray-defectueux-la-reponse-de-qol.html

Par contre, pour Démineurs, pas de confirmation. Après, qu'un film bug, pas forcément la faute de la mauvaise résine, peut-être un défaut de fabrication (rare mais ça arrive), le lecteur qui merde, une poussière, une trace de doigt, des rayures.

En Septembre dernier, la liste s'allonge avec généralement des titres des mêmes éditeurs (Pathé, M6 etc, la liste ici : https://www.bluraydefectueux.com/forum/viewtopic.php?t=9&p=10800 ) mais aussi des films Paramount comme Shutter Island, Transformers 1, Super 8, Thor, bref des Blu Ray de la période 2010-2011...

Je vient de m'avaler tout "handmaid tales" . énorme. le boulot sur les personnages, la zic, le coté non-manichéen du truc....énorme .

Une vie cachée : très beau mais assez long, Malick redresse la barre après deux gros ratages indigne de son talent mais de la décennie 2010, je préfère largement le magnifique "à la merveille".

6 Underground : Je comprends mieux pourquoi Bay tourne ce film pour Netflix, improbable qu'un studio finance un blockbuster de 150 millions de dollars très violent et qui cause des révolutions arabes (au point d'avoir des faux airs de 13 Hours, d'ailleurs Bay va faire du recyclage en reprenant le thème du film, un hasard ?) pour le cinéma, du suicide au box-office. D'une vulgarité de sale gosse, Bay démarre son film par une ahurissante course-poursuite de...20mn en alignant les cascades, les gags, la violence (dans le genre, il va encore plus loin que la course-poursuite de Bad Boys 2 avec les cadavres) avant un deuxième acte plus bavard et maladroit (argh la surdose de flashback) pour finir dans un climax complètement jubilatoire. Brouillon, de mauvais goût, 6 Underground reste l'antidote parfait face aux blockbusters calibrés des studios.

Star Wars IX : une grosse blague quand même, un gros foutage de gueule, le 7 propose strictement rien avec une sorte de remake officieux de la première trilogie, le 8 va foutre le bordel avec des décisions douteuses mais alors celui-ci, il touche le fond avec une réalisation abominable, des scènes d'actions pépères (un comble pour un méga budget de 300 millions de dollars) et le twist (concernant les origines de Rey) le plus débile depuis Esther.

Franchement je préfère largeeeeeeeeement la prélogie.

Pas vraiment d'accord, j'ai trouvé les 7 et 8 largement pires que celui-ci.

Le 7, c'est la négation totale de l'esprit Star Wars, qui est un univers gargantuesque aux possibilités infinies, et on trouve moyen de te resservir la même soupe que dans le 4, tout en ruinant ce qu'il s'est passé dans la trilogie originale.
Le 8, entre le fait que Johnson cherche à surprendre même quand ce n'est pas pertinent, le fait qu'il perde trois quarts d'heure sur une intrigue strictement inutile, l'omniprésence de messages politiques et que les décisions prises par les personnages ne font aucun sens (la stratégie d'Holdo, c'est encore pire que ce que Ferrari peut faire en 5 saisons cumulées).

Ceci étant dit je suis d'accord sur le constat que la prélogie enterre largement la trilogie Disney, même si le 2 traine beaucoup trop avec la romance pourrie Padmé/Anakin, le 1 est très sous-évalué comme il montre des aspects très différents de l'univers Star Wars (même si Jar Jar est lourd et que le gamin qui joue Anakin n'est pas doué) et le 3 est excellent et extrêmement chargé en émotions.

fast' a écrit:Je vient de m'avaler tout "handmaid tales" . énorme. le boulot sur les personnages, la zic, le coté non-manichéen du truc....énorme .

J'ai décroché en début de 3e saison.

Je trouvais que ça commençait à tourner en rond ou en tous cas à trop s'étirer dans le temps. C'est pas une série faite pour durer.

Et le fait que dans un univers aussi impitoyable où la moindre tête qui dépasse est vouée à l'échafaud, le personnage principal s'en sort toujours pépère malgré ses multiples casseroles, ça a tendance à me faire sortir du truc.

Nico Karev a écrit:Une vie cachée : très beau mais assez long, Malick redresse la barre après deux gros ratages indigne de son talent mais de la décennie 2010, je préfère largement le magnifique "à la merveille".

J'ai longtemps voué un culte à Malick.

Ses 4 premiers films ("La Balade Sauvage", "Les Moissons du Ciel", "La Ligne Rouge" et "Le Nouveau Monde") sont pour moi de purs chefs d’œuvre. A tous les niveaux.

Avec "Tree of Life", j'ai commencé à tiquer. Le film recèle des moments d'une rare beauté (notamment quand Jessica Chastain est dans les parages...) comme seul Malick sait les filmer, et auxquels il est difficile de rester insensible, mais l'absence de narration et le côté préchi-précha "new age" m'ont un peu gonflé.

J'ai pas vu "A la Merveille", j'ai pas vu "Song to Song" (même si j'ai le DVD, qu'on m'a récemment offert) mais par contre, j'ai vu il y a peu "Knight of Cups", qui a confirmé pour moi le (mauvais) virage pris par Malick dans "Tree of Life". Je me suis emmerdé, mais d'une force...

J'ai vu que la Ligne rouge dans les anciens, mais j'avoue que Tree of life a été une douche froide qui m'a refroidi définitivement de ses films

Le Nouveau Monde est un chef-d'oeuvre oui, je déteste Song to Song et Knight of Cups, limite de la caricature de son style mais avec Une vie cachée il retrouve la grâce avec une véritable histoire et une mise en scène assez virtuose. Je regrette juste la longueur du film.

Sinon, très belle claque avec le Respire de Mélanie Laurent, sur l'harcèlement scolaire, grosse immersion (caméra à l'épaule, boulot dingue sur le son), les actrices sublimes, un dernier acte d'une puissance émotionnelle incroyable au point que ça évoque thématiquement Carrie.

Sans être un grand fan de la comédienne (incroyable dans Je vais bien ne t'en fais pas ou Indigènes, pas trop fan du reste), je trouve la réalisatrice vraiment intéressante comme témoigne Respire mais aussi le documentaire écolo Demain ou Les Adoptés. Vivement son prochain film, l'adaptation du livre Le Chant du Rossignol  

Satoru a écrit:

fast' a écrit:Je vient de m'avaler tout "handmaid tales" . énorme. le boulot sur les personnages, la zic, le coté non-manichéen du truc....énorme .

J'ai décroché en début de 3e saison.

Je trouvais que ça commençait à tourner en rond ou en tous cas à trop s'étirer dans le temps. C'est pas une série faite pour durer.

Et le fait que dans un univers aussi impitoyable où la moindre tête qui dépasse est vouée à l'échafaud, le personnage principal s'en sort toujours pépère malgré ses multiples casseroles, ça a tendance à me faire sortir du truc.

100% dac avec toi sur le coté invincible du personnage principal . Mais j'adore les series avec des perso fouillés et non manichéen !

Sinon j'ai vu le mans 66 . Je trouve que c'est de la merde . Michel vaillant avec plus de moyens et un bel étron sur l'histoire et sur le réalisme . Ya vraiement que christian bale qui sauve le truc . Quand je voit la complaisance de la presse auto à son égard...sport auto, octane . beurk

Après le cirque des César, Virginie Despentes lâche une véritable bombe avec une tribune explosif : https://www.liberation.fr/debats/2020/03/01/cesars-desormais-on-se-leve-et-on-se-barre_1780212

C'est un peu dommage de mélanger le "cirque" des Césars et le "cirque" de l'assemblée nationale tellement il n'y a aucun rapport entre les deux sujets... ça rend le propos confus et excessif.

Par ailleurs, les "humiliés" dont elle parle (non pas les victimes de viols bien sûr mais les personnes présentes à la cérémonie, les deux réalisatrices qui ont décerné le prix à Polanski, Florence Foresti qui se dit dégoutée mais qui a quand même animé la cérémonie) étaient bien là de leur plein-gré et avec le sourire. Du coup, si il fallait trouver un qualificatif, je les trouve plus complices qu'humiliés, ces "employés soumis à leurs patrons"... (et ça rend le parallèle avec la réforme des retraites encore plus fumeux au passage).

Cette cérémonie, il fallait la boycotter ou l'assumer (la boycotter, si vous voulez mon avis   ), mais faire passer les figurants (au sens personnes présentes dans la salle) du scandale pour des victimes... bof.

Je suis assez d'accord, le propos autour de Polanski, Adèle Haenel et même l'argent donné pour qu'il fasse un film, ça se tient, mais là au final c'est assez brouillon

Totalement d'accord pour la politique, aucun rapport franchement, surtout que ironiquement, si l'équipe de J'accuse boude les césar, c'est uniquement après les propos du...ministre de la culture qui crache sur la présence du film de Polanski au César donc bon...

Par contre, pas d'accord sur le reste, notamment Floresti. 

 Quand elle accepte le poste, c'est avant les nominations, elle sait pas au final si Polanski sera présent ou non, pour beaucoup, les 12 nominations, reste une énorme surprise, c'est pas elle qui décide, d'ailleurs pendant qu'elle annonce les nominations, elle bafouille exprès avec le titre du film pour dire "je suis acu...heu j'accuse". Une simple vanne typique de Foresti ? Avec le recul et après la cérémonie, c'est clairement que ça l'emmerde quand elle découvre ça...

Possible de dire "fuck, je renonce" mais pour prendre le risque d'avoir un remplacent adepte du politiquement correct ? 

Honnêtement, avec Floresti, je pense qu'elle rigole sur la polémique mais pas qu'elle tape aussi violemment, quand elle termine son intro par "J'accuse, sur la pédophilie dans les années 70", en détournant le sujet très grave du film pour finir sur celui de son réalisateur, putain les burnes quoi, puis ne pas revenir sur scène ensuite...Chapeau. 

Mais perso, ce qui m'insupporte dans l'affaire Polanski, c'est même pas Polanski, surtout que sa victime lui pardonne et n'arrête pas de le défendre depuis des années, mais le silence, l'omerta hallucinante du cinéma français...Quand Adèle témoigne courageusement en novembre dernier, hormis 3-4 réactions par ici et par là (très majoritairement des femmes, dont plusieurs très hypocrites...), personne va réagir quoi ! Zéro effet Metoo ! 

Sans decc', pendant des semaines, les défenseurs de Polanski déclarent que J'accuse est présent car il faut pas mettre de coté l'équipe technique, le casting etc, mais au final, sur les 12 nominations de J'accuse, en dehors du costume, le film en gagne deux...qui récompense principalement qui ? Roman Polanski !!

et vu les réactions pachydermiques des Isabelle Huppert (qui signe en 2009 une pétition pour la libération de Polanski...), Fanny Ardant et Wilson, pas demain la veille que le cinéma français sera plus ouvert...

Pour Foresti, en effet, c'est un peu du déminage de l'intérieur alors qu'elle était prise au piège sans avoir rien demandé.

Pour les autres, sur l'omerta, sur les non-réactions ou les réactions à contre-sens, on est entièrement d'accord. C'est bien pour ça que j'ai du mal à les voir comme des "humiliés", ces gens là, comme les considère l'auteure de la tribune.

Oui voilà, et même si Polanski gagne pas, ça change rien au problème de l'omerta etc, le réel problème, c'est pas Polanski mais le fonctionnement même du cinéma français, que Alain Terzian dégage est déjà une grande victoire et un début mais bon, le problème reste les réalisateurs, les comédiens, les producteurs...Hollywood, quand des femmes accusent James Franco, Scarlett Johansson l'étrille publiquement, mais chez nous, "laissons la justice faire son travail" en sachant très bien que la justice fonctionne que très rarement pour les victimes d'agressions sexuels...

Nico Karev a écrit:

Mais perso, ce qui m'insupporte dans l'affaire Polanski, c'est même pas Polanski, surtout que sa victime lui pardonne et n'arrête pas de le défendre depuis des années, mais le silence, l'omerta hallucinante du cinéma français...Quand Adèle témoigne courageusement en novembre dernier, hormis 3-4 réactions par ici et par là (très majoritairement des femmes, dont plusieurs très hypocrites...), personne va réagir quoi ! Zéro effet Metoo ! 

Sans decc', pendant des semaines, les défenseurs de Polanski déclarent que J'accuse est présent car il faut pas mettre de coté l'équipe technique, le casting etc, mais au final, sur les 12 nominations de J'accuse, en dehors du costume, le film en gagne deux...qui récompense principalement qui ? Roman Polanski !!

et vu les réactions pachydermiques des Isabelle Huppert (qui signe en 2009 une pétition pour la libération de Polanski...), Fanny Ardant et Wilson, pas demain la veille que le cinéma français sera plus ouvert...

Là-dessus je te rejoins à 100%

Ce qui n'aide pas dans l'histoire, c'est que ça part un peu dans tous les sens. On a deux attentes légitimes qui grandissent :
- celle d'une plus grande égalité H/F
- celle d'une prise en compte du fait que la société devient plus diverse

Mais :
- quand la tempête s'abat sur un Polanski dont les frasques sont de notoriété publique depuis plus de 40 ans, ça donne l'impression d'une franche hypocrisie.
- quand la question de la diversité est pollué par le "positionnement des gens racisés", on bascule vite sur le "racisme antiraciste", pour reprendre une formule prononcée par Kad Merad dans la saison 3 de Baron Noir. En ce qui me concerne, ça me pose franchement problème (je rêve d'une société post-raciale, pas d'un ségrégationnisme du XXIe siècle), et du reste, ça ne peut que susciter un rejet de la "majorité blanche en déclin", si vous me permettez l'expression.

Ouais enfin, l'égalité entre les hommes et femmes, quand j'écoute les actrices ricaines, j'ai surtout l'impression que ça concerne uniquement les différences de salaires chez les comédiens, elles parlent jamais des différences entre la serveuse ou le serveur par exemple...Un problème de riche quoi. Le débat de la différence des salaires chez les stars, je le trouve totalement absurde en plus, un acteur gagne de l'argent en fonction de 36 000 choses, sa valeur au box-office, la longueur de sa carrière, parfois accepte volontairement un "petit" salaire pour pouvoir faire le film, etc, encore heureux qu'un Tom Cruise gagne largement plus que le reste du cast sur un Mission-Impossible. Jennifer Lawrence pleurniche car Cooper gagne plus qu'elle sur un film...mais elle râle quand elle touche plus que l'intégralité du reste du casting sur Hunger Games 3 par exemple ? 

Sinon ça chauffe de plus en plus pour Adèle Haenel.

 https://www.nouvelobs.com/societe/20200304.OBS25617/carriere-morte-tu-as-le-melon-un-directeur-de-casting-menace-adele-haenel.html

Un directeur de casting très respecté dans le milieu envisage texto de la faire "persona grata" et lui réserve une "bonne surprise". La gerbe.

"persona grata", ça veut dire une personne bienvenue, à l'inverse de "persona non grata".

Donc soit t'as oublié un "non", soit le directeur de casting lui réserve réellement une bonne surprise.

Edit: je lis en même temps... le gars traite Polanski de monstre vivant, il est lucide